Jamais un film n'aura autant été médiatisé. Depuis presque un an, on voit apparaitre au fur et à mesure la grande épopée Star Wars dans nos vies : à la télévision où l'Univers envahit les publicités, à la radio, sur Internet bien évidemment, mais aussi dans les supermarchés où Star Wars pullule à travers les rayons, passant des tasses et des jouets au papier hygiénique (!). À moins de vivre dans une calotte glaciaire, nul ne pouvait passer à côté de la sortie du nouvel opus Star Wars, le septième, qui suit donc l'épisode VI, qui avait vu l'Empire Galactique s'effondrer en même temps que l'Empereur Palatine, ainsi que la rédemption de Darth Vader.
On se retrouve donc un peu près, 30 ans en avant. Et première pirouette scénaristique, l'Empire est revenu, ou plutôt le Premier Ordre qui est composé des mêmes soldats, et des mêmes vaisseaux. Vous vous demandez comment cela est possible ? Et bien vous n'aurez jamais la réponse. Rien n'indiquera comment l'Empire s'est reformé, autour de quel chef et comment il est parvenu à échapper à la Rebellion à présent nommée la Résistance.
À partir de là, inutile de trop se creuser les méninges, le film nous sert une version actualisée de l'épisode IV, ou plutôt le premier épisode : La Guerre des Etoiles : Un nouvel Espoir. Ils ne font même pas semblant. Tout s'y retrouve. Le nouvel Ordre attaque la Résistance sur une planète afin de récupérer un droïde porteur d'informations cruciales pour la Résistance (et donc pour le Premier Ordre) (tiens tiens !). Même si le Premier Ordre remporte la bataille et font prisonnier un des leaders de la Résistance sur place, le droïde, BB-8 parvient à s'échapper (tiens tiens !). Il se retrouve sur une planète désertique (tiens tiens !), et se retrouve dans les mains d'un personnage local, en recherche d'identité (tiens tiens !), Rey, jeune fille courageuse et débrouillarde. Elle va alors croiser le chemin de Fynn, un ex-Stormtrooper qui a décidé de trahir le premier Ordre pour s'enfuir. C'est la seule originalité de ce début de film. Malheureusement, l'acteur et le personnage sont aussi nuls l'un et l'autre, ce dernier est en fait un cliché du personnage lourd mais gentil et pas dégourdi pour un sou du cinéma Américain. Bien évidement, le Premier Ordre débarque sur la planète afin de récupérer le BB-8 et les deux larrons en fuite (tiens tiens !) mais ils vont réussir à s'échapper avec le .. Faucon Millenium (tiens tiens !) !
Ni une ni deux, ils se retrouvent vite capturer par Han Solo et son acolyte Chewbacca. On assiste alors à drôle d'explication : Han Solo leur avoue que la Force et les Jedi, ça existe. Ainsi, en 60 ans, date qui sépare l'ancienne République où les Jedi étaient présents partout et l'époque actuelle, ces derniers sont devenus des mythes, plus personnes ne semblaient croire en leur existence. Mais passons, après quelques mésaventures, on reviens dans le très classique.
Nos aventuriers se dirigent alors vers une planète forestière (un peu comme Yavin IV, tiens tiens), pour y rencontrer Mamie Résistance qui leur explique un peu comment faire. Bien évidemment les néo-impériaux débarquent dans leur quête insatiable de retrouver le droide, mais la Résistance vient défendre nos héros. Et heureusement que la scène où un général du premier Ordre dit que ses soldats sont des soldats d'élites conditionnés dès la naissance s'est déroulé auparavant car durant la bataille les néo-impériaux se feront balayés sans aucune riposte : ils tirent tous à côté. Malgré tout le méchant dont je n'ai pas encore parlé, Kylo, parvient à enlever Rey et réussi à repartir tranquillement sur son croiseur alors que tous les Tie du premier ordre fument au sol, mais la Rébellion a du faire une petite pause en se disant : bof le chef du Premier Ordre, c'est pas très important, laissons le s'en aller !
Entre temps, on a découvert la base du néo-Empire : une planète qui permet de lancer un énorme rayon capable de détruire des planètes (oh oh, c'est la troisième fois en sept films, mais ils ont du l'oublier). Bien évidemment la Rébellion commence un peu à s'inquiéter que le néo-Empire lance un nouveau rayon destructeur sur leur planète-QG (ça me dit quelque chose, mais je ne sais pas quoi). Heureusement pour eux, le néo-Empire est plutôt sympa, puisque pour la troisième fois encore, ils ont décidé de laisser une faille ouverte à tous les vaisseaux ennemis, moyennant une désactivation des boucliers. À croire que dans le futur, les humains perdent la mémoire.
Ni une ni deux, nos héros partent désactiver les boucliers et sauver Rey, pendant qu'un escadron part à l'assault du coeur faillible de la planète. Nos héros tombent sur numéro 3 du premier Ordre, un Stromtrooper argenté qui visiblement est une femme, et qui désactive les boucliers en appuyant sur un bouton sous menace d'un blaster. Heureusement que les Stormtrooper ne sont pas formés pour préférer mourir que trahir (!!) et que le Premier Ordre ait décidé de mettre la désactivation des boucliers (qui est passible de la destruction de toute leur base) à la portée d'un petit clic sur un ordinateur accessible par tous et toutes.
Ensuite, sans grande surprise l'escadron rencontre quelques difficultés à détruire le coeur mais il va être appuyé de l'intérieur par nos larrons équipés d'explosifs, qui ne recentreront d'ailleurs aucune forme de résistance (ça devait être la pause déjeuner), arrive néanmoins Kylo. En fait dès la première scène du film, où Kylo apparait, on apprend de manière quasi-évidence qu'il est le film de Leila et Han, entrainé par Luke et qu'il s'est détourné vers le côté obscur. On passera outre le côté père-fils resservi ici mais ce "méchant" manque de crédibilité. Son masque est juste là pour faire peur, puisqu'en dessous, on a affaire à un jeune adolescent colérique et immature. Néanmoins, il finit par tuer son père, et à s'échapper avant que Chewbacca, fou de rage de la perte de son ami fasse tout péter.
Dans un dernier combat qui oppose au sabre Kylo à Fynn puis à Rey, on assiste à la lente agonie du film. C'est assez drôle puisque Fynn un peu plus tôt avait déjà utilisé le sabre d'Anakin contre un Strormtrooper et qu'il s'était retrouvé au tapis en 10s, mais là (alors qu'il n'est ni Jedi, ni rien du tout), il va tenir tête à Kylo pendant cinq minutes, alors que ce dernier est sensé être un Sith maitrisant le sabre laser depuis plusieurs années, et ne pense pas d'ailleurs à utiliser la force contre Fynn qui ne pourrait pas la bloquer. Néanmoins il réussit à le blesser et Rey, qui elle possède la force (on se demande de qui elle tient ça ... la dernière scène sera une piste :)) engage le combat. D'abord dominée, elle prendra subitement le dessus, mais ne pourra achever Kylo, puisqu'un tremblement de terre opportun séparant les deux protagonistes, permettra à ce dernier un retour fracassant dans le prochain opus.
Enfin, tout le monde rentre à la maison et font la fête, la base du néo-Empire explose mais les leaders à savoir Kylo et le général des armées parviennent à s'échapper sous les conseils de leur maitre, une espèce d'Alien croisé avec un diplodocus qui semble maitriser la force et diriger en sous main le Premier Ordre.
Ce film n'a donc aucune originalité, on s'attend à tout et tout est outrageusement pompé de Star Wars IV. Les dialogues sont creux (ça n'a jamais été la force de la série mais là on atteint les tréfonds du vide), les personnages gentils ou méchants sont ratés à une ou deux exceptions près. Seuls les effets spéciaux sont réussis mais les scènes de bataille ne sont pas crédibles, le premier Ordre se fait systématiquement laminé. Le film tombe encore dans un dualisme simpliste bien-mal avec le méchant premier Ordre qui exécute les civils, détruit des planètes etc .. et les gentils rebelles qui croient en la paix et l'amour ... Aucune nuance ici. Un bruit énorme pour au final un film commercial et raté. Quelle déception pour un admirateur de Star Wars comme moi et même un admirateur de JJ Abrams en général.