Chaque Star Wars est un évènement, une fête. Au départ, Lucasfilm l'avait voulu estivale et on pouvait faire un sitting devant le cinoche avec le beau temps pour la Première. Disney l'a décidé hivernale, donc on se tape le froid et la pluie pour cette attente fébrile, mais on n'oublie pas d'acheter des figurines pour Noël. Le lieu de pèlerinage sera le Max Linder, salle mythique de Paris où j'ai pu voir chaque premiere de la Prélogie en THX.
Cet Episode VIII était attendu comme une décalque de l'Episode V. L'episode VII étant, lui, assez largement inspiré de la trame du IV. Rey devient la disciple de Luke, comme Luke avait été celui de Yoda, Snoke est le grand méchant du Premier Ordre, tout comme Palpatine était l'empereur de l'Empire, Ben Solo alias Kylo Ren est le digne héritier de son grand père Vador, avec toute l'ambiguité qui le fait chavirer entre coté obscur et lumineux. Mais les scénaristes ont décidé de prendre cette prévision à contre-pied et nous la faire à l'envers. Donc nous n'aurons pas droit à un nouvel Empire contre-attaque, mais plutôt à une sorte de Mix entre le V et VI.
A vrai dire, le montage du Dernier Jedi est assez chaotique, certains passages sont purement anecdotiques, comme les scènes montrant le bestiaire de chaque planète ou la scène du Casino façon 'Cantina'. Tout cela est divertissant, mais superficiel, cela aurait pu passer si ces créatures, Porgs et autres prenaient part à l'intrigue comme les Ewoks, Jawas ou autres Gungans, au lieu de servir de décor. L'épisode VIII installe 3 lieux et 3 histoires, L'ile où Rey retrouve Luke, la flotte du premier Ordre menée par Kylo et Snoke aux trousses des rebelles Poe et Leia, et une troisième sous-intrigue où Finn se joint à une asiatique pour chercher un 'codebreaker'. Honnêtement cette dernière rend le contenu trop dense voire indigeste, la course de chameaux extra-terrestres et le personnage interprété par Benicio Del Torro tombant dans le ridicule (Vous avez déjà vu un personnage de SW se ballader avec des rangers au cou ?)
Cet épisode veut trop en faire. La narration aurait du, à mon sens, se concentrer sur les deux premiers enjeux quitte à trouver une autre activité pour Finn. Rian Johnson, aura su malgré tout tirer le meilleur parti de Mark Hamill, qui est vraiment le personnage central de cet opus, même si on le sent profondément marqué par 40 années qui le sépare d'un Nouvel espoir. Détail amusant, la bataille finale sur la planète de sel blanc et rouge, fait référence à la bataille d'ouverture sur Hoth avec les quadripodes impériaux. En fait, beaucoup de séquences sont des références directes aux précédents films, comme par exemple la scène de Snoke sur son trône, Rey qui va dans la grotte, ou encore, Luke et Leia plaisantant de leurs propres répliques du retour du Jedi.
Toujours à contrepied, certains personnages auront, nous allons dire, une fin anticipée, alors que l'Episode VII avait monté tout un climax autour d'eux. Pourquoi pas après tout, même si cela est un pied de nez à toutes les théories des fans, car cela nous laisse le champ libre pour un épisode IX totalement imprévisible. Lucasfilm-Disney, de cette manière, échappe à un troisième volet trop similaire au Retour du Jedi.
PS: Je me suis trompé, ce film aurait du aboutir à un épisode différent du Retour du Jedi et finalement JJ est revenu à un scénario convenu... Dommage, mais du coup je rajoute un point à ma note initiale de 2017.
*Voir aussi ma critique sur l'Episode IX
https://www.senscritique.com/film/Star_Wars_L_Ascension_de_Skywalker/critique/100853690