Après Rogue One: A Star Wars Story sorti en 2016, amuse-gueule sympathique mais que tout le monde a déjà oublié, on attendait impatiemment de revenir aux choses sérieuses avec l'épisode 8 de la saga principale, qui marque le retour aux affaires de Mark Hamill, aka Luke Skywalker.
Ce nouvel épisode démarre comme à peu près n'importe quel épisode. Le légendaire générique d'intro nous décrit le contexte (suite directe de l'épisode 7, rien de bien étonnant donc) puis on embraye directement sur un premier combat spatial. Le spectacle est de haute volée. Peu de surprises certes, mais impossible de ne pas être ébahi par cet impressionnant déluge de lasers et d'explosions, avec pour arrière-plan, la voûte céleste et la planète servant de refuge à la résistance.
Passée cette première scène, on retrouve une sempiternelle Alliance Rebelle qui lutte contre l'implacable Premier Ordre, né des cendres de l'ancien Empire Galactique.
Plus que jamais, la résistance -qui n'en finit plus de résister- semble aux abois. Ses différentes victoires ne semblent avoir servie à rien et ses dernières forces s'amenuisent à chaque nouveau coup de boutoir ennemi.
Pendant ce temps, Luke Skywalker, exilé quelque part en Bretagne (ou une planète qui y ressemble) depuis qu'il a merdé avec un de ses anciens disciples, peine toujours à se laisser convaincre de reprendre du service, malgré tous les efforts de Rey, persuadée que le Jedi représente le dernier espoir de la rébellion.
Parallèlement, alors que la situation des rebelles semble atteindre un point critique, Finn et Rose Tico, une ingénieure de l'Alliance, vont tenter un dernier coup de poker.
Long de 2h30, ce huitième épisode de la saga est relativement décevant durant sa première moitié, dans la mesure où elle manque de rythme et d'intensité. On a même l'impression que l'histoire patine sérieusement.
Heureusement, à partir du moment où Rey rejoint le vaisseau Amiral du Premier Ordre, les choses sérieuses vont enfin débuter. La scène impliquant le Leader Suprême Snoke, Rey et Kylo Ren restera une des grandes réussites de cet épisode. Elle restera également un moment critique du film, voire du futur de la saga.
Si l'épisode VII avait de quoi décevoir niveau scénario, il s'était en revanche montré particulièrement réussi d'un point du vue esthétique, notamment parce qu'il s'appuyait, bien plus que la trilogie précédente, sur de vrais décors agrémentés d'effets spéciaux. Ce nouvel épisode repose, dans une moindre mesure, sur ce même principe. Quoiqu'il en soit, le résultat est dans l'ensemble, une grande réussite, avec une mention spéciale pour les scènes se déroulant sur la planète Crait (tournées en Bolivie), qui offrent quelques plans de toute beauté.
La bande-son, en partie récurrente des épisodes précédents, contribue toujours autant à l'ambiance épique de la saga.
Si Star Wars n'a jamais eu pour point fort d'être porteur de message ou n'a jamais fait preuve d'un engagement particulier, difficile de ne pas trouver risible ce huitième épisode lorsqu'il "dénonce" les marchands d'armes qui s'enrichissent sur le malheur des autres, l'exploitation animale (alors que les fast-food de Disney Land sont toujours incapable de proposer une alternative végétarienne à leur menu) ou encore le travail des enfants. Risible comme quelques rares scènes vraiment ratées du film
comme lorsque la princesse Leïa revient dans son vaisseau en mode Supergirl après avoir été exposée au vide spatial .
Quant aux petites bébêtes qui peuplent la planète où s'est réfugié Skywalker, on a surtout l'impression qu'elles sont là pour marcher sur les plates bandes des très agaçants Minions d'Universal Studios plus qu'autre chose.
Porté par un casting globalement convaincant, avec notamment un comeback de Mark Hamill plutôt pertinent, on peut dire qu'en dépit de ses défauts, ce huitième volet de la saga restera globalement une réussite. Le plaisir est toujours là et certaines scènes restent jouissives.
Moins manichéen que certains autres épisodes, The Last Jedi a également le mérite de préserver "l'esprit" Star Wars.
Pourtant, il est difficile de le nier -et alors que plusieurs nouveaux épisodes sont déjà planifiés- on a sérieusement l'impression que la saga tourne en rond.
Si cette fois Rian Johnson est parvenu à sauvegarder l'essentiel, on peut légitimement se poser la question: pour combien de temps encore?