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J'ai regardé ma montre.
Au bout d'une cinquantaine de minutes de film, j'ai regardé ma montre. Devant un Star Wars. Ou plutôt un truc qui prétend être un Star Wars. Et je ne parle pas de scénario ou de cohérence ici, je parle de réalisation.
Lorsqu'en avril dernier le premier teaser pour les derniers Jedi est paru en ligne, quelque chose m'a immédiatement alerté. Quelque chose de court, de pratiquement indiscernable pour quelqu'un qui n'y prêterait pas attention. Un gros plan sur la main de Rey, qui soulève des pierres autour d'elle alors qu'elle découvre l'étendu de ses pouvoirs, filmé au ralenti. Et un gros plan au ralenti, dans un Star Wars, ça ne se fait pas.
Depuis maintenant 40 ans, des normes ont été établies pour définir la façon dont un film Star Wars est filmé : privilégier les plans larges et américains, des dialogues ou les personnages sont tous visibles à l'écran en même temps, un refus des procédés comme le flashback ou l'insert illustratif.
Star Wars est un hommage visuel au films et serials des années 40-50, et cela des réalisateurs consciencieux comme Irvin Kershner, Richard Marquand, J.J Abrams et même Gareth Edwards l'ont pleinement compris et intégré.
Pas Rian Johnson. Rian Johnson est un boucher. Un gosse sans éducation ni respect, à qui on aurait filer le travail de restauration du plafond de la chapelle Sixtine et qui s'y serait attelé à la bombe de peinture fluorescente.
Tellement soucieux de réaliser SON Star Wars avec SA patte artistique (minable et surfaite), il s'impose de tout son poids avec une réalisation misérable. Des gros plans sur la face de ses personnages en permanence, des dialogues champs/contre-champs jusqu'à la nausée pour tenter de cacher une absence totale de décors, et des inserts illustratifs qui relèvent purement et simplement de l'insulte.
Laissez moi paraphraser clairement ce dernier point : Rian Johnson a peur que vous ne compreniez pas ce qu'est la Force, et il vous l'explique avec des inserts! PUTAIN. DE. MERDE.
Vous souvenez-vous de cette scène toute simple où Obi-Wan expliquait ce qu'était la Force ? Assis dans sa pauvre baraque en crotte de Bantha, un vieil homme expliquait simplement que la Force était une énergie qui nous entourait, nous pénètrait et unifiait la galaxie en un tout unique. Point. Une phrase, un plan, c'était fini.
Vous souvenez-vous de la leçon de Yoda ? Un vieil extra-terrestre, chétif, expliquait qu'il fallait ressentir la Force nous entourer. Que nous étions des êtres illuminés, pas une simple matière brut. Qu'il fallait "voir" les liens établis par la Force entre les êtres, les arbres, la roche, le sol. Quelques phrases simples, deux plans. Rien de plus.
Tout cela est bien trop subtil pour Rian Johnson :
"Que ressens-tu à travers la Force, Rey ?" >
"La vie" -insert de plantes qui poussent-
"La mort" -insert d'un squelette en sous-sol-
"La douceur" -insert d'une maman Porg qui couve son petit-
"La violence" -insert d'une vague venant frapper les rochers-
J'ai failli sortir de la salle. J'aurai du.