(Vu en VO)
Grosse rédaction toute fraiche (ou toute chaude, c'est selon) deux heures à peine après être sorti de la salle.
Je ne fais aucun mystère de mon amour pour la trilogie originale (qui a marqué au fer rouge mon enfance) et de mon avis sur l'opus précédent, Star Wars: Épisode VII, Le Réveil De La Force que j'ai trouvé bâclé, absurde et fainéant. Bref, pour moi, une déception. Bon, maintenant, que penser de sa suite Star Wars: Episode VIII avec son titre plein de promesses?
" Les Derniers Jedi"... Le titre fait frissonner. Tout comme le fait de suivre Luke à nouveau... Enfin, j'ai envie de dire! Pas nécessairement rancunier (rassuré par Rogue One tout d'abord et surtout gros groupie de Luke Skywalker), je me suis rendu au cinéma dès que j'en ai eu la possibilité... Et?
... Jamais je n'ai été aussi confus en sortant de salle.
#BalanceTonPorg:
Des suites de film ou de saga qui m'ont déçu ou que je n'ai pas trouvé terribles, voire faiblardes, il y en a eu: les deux derniers films de la trilogie du Hobbit, Star Wars: Épisode I, Star Wars: Épisode VII... Excepté le "duel" d'anthologie contre ce charismatique cabri qu'est Darth Maul, je saute presque systématiquement la Menace Fantôme, tout comme je ne visionne que les quelques rares bonnes idées du Réveil de la Force. Bref, je ne les regarde quasi plus jamais en entier. Et malheureusement, Star Wars : Les Derniers Jedi est bien parti pour subir le même sort. La différence, c'est que je suis perdu, victime d'une sorte d'ascenseur émotionnel qui m'empêche d'avoir un avis totalement tranché. En effet, à la différence du Réveil de la Force qui ne m'a pas transporté un seul instant, Les Derniers Jedi m'a offert une poignée de moments vibrants, éclairant fugacement mon visage d'un large sourire dans la pénombre de la salle. Mais quand j'écris une poignée, c'est vraiment une poignée, ça se compte en quelques minutes. Et sur un film qui en compte environ 150, inutile de préciser que c'est peu. Bien peu.
Avant que je ne parle de ces quelques scènes et surtout, des nombreux défauts de ce long métrage, il serait injuste que je passe sous silence une chose que le film réussi, à mon sens, bien mieux que le VII: un de ses "méchants", Kylo Ren. Si j'avais lu et entendu que le personnage était bien mieux développé et traité qu'auparavant, je devais le constater par moi-même, tellement il m'avait paru nunuche et ridicule. Grosse surprise, c'est le cas. Tourmenté, fragile mais en même temps impulsif et puissant, Kylo Ren gagne énormément en charisme, se montrant même impressionnant par moment. D'ailleurs, à titre personnel, je suis même surpris de constater à quel point il est grand et "baraque": on aurait dit tout le contraire dans le VII.
Dommage que le traitement des autres personnages, Luke mis à part mais nous y reviendrons, ne soit pas à la hauteur: on a droit soit à des caricatures, comme Hux, le général nazi et vociférant du Premier Ordre (qui est, je le rappelle, l'Empire 2.0), soit à des "personnages fonctions" ou des pèlerins antipathiques, à l'instar de Poe, "as de la Résistance" et surtout vraie tête à claque ambulante. Toujours en train de geindre ou de faire le malin, j'avoue avoir particulièrement du mal avec lui, tout comme avec Billie Lourd, fille de Carrie Fisher, qui bénéficie donc d'un rôle relativement conséquent comparé au peu d'intérêt qu'apporte son personnage à l'histoire.
Le film introduit également de nouveaux "héros", à l'instar de Rose, résistante au grand cœur qui laisse totalement indifférent: elle ne sert quasiment à rien juste à introduire un vague triangle amoureux avec Rey et Finn, et à
sauver la vie de Finn qui se sacrifiait dans une scène un peu trop "facile" pour être honnête.
Rey et Finn, justement, parlons-en: ils m'ont paru beaucoup moins antipathiques et "faux" que dans le film précédent, ce qui est une excellente chose. J'ai même ressenti un peu d'empathie à leur égard, me prêtant même au jeu de suivre Rey lorsqu'elle essaie de
se faire accepter par Luke ou de savoir où elle en est
ou trouvant que Finn pourrait être un bon pote. Mais c'est tout. Les gens se moquent d'Anakin dans la Prélogie mais acceptent avec plus de facilité deux héros manquants cruellement de charismes qui sont d'ailleurs totalement éclipsés dès qu'un héro majeur de l'ancienne trilogie apparait à l'écran: que ce soit Luke ou encore Leia dans une moindre mesure.
Leia, parlons-en: j'ai de l'affection pour le personnage et je suis content de voir plus de scène avec elle que dans l'opus précédent. Malheureusement... l'une d'entre-elles se montre particulièrement ridicule, dynamitant toute suspension d'incrédulité et créant un malaise assez palpable.
Qu'est ce que c'est que ce passage à la Superman? La faire disparaitre à ce moment aurait été beau et tragique. Comment allez-vous faire pour justifier son absence dans le IX?
Mais l'individu dont j'attendais le plus, celui qui me faisait poser de multiples questions et interrogations sur son origine, sur ses pouvoirs, sur son espèce c'est bien entendu Snoke, "The Supreme Leader". Et là... Comment dire... Attendez-vous à rester sur votre faim. Mais vraiment. Vous verrez par vous-même.
On Marche Sur Le Ciel:
Star Wars : Les Derniers Jedi est longuet. Star Wars : Les Derniers Jedi souffre de moments ennuyeux. Star Wars : Les Derniers Jedi vous fera regarder l'heure sur votre portable ou votre montre à plusieurs reprises. Malgré des révélations, malgré le retour d'un personnage important, l'histoire fait du surplace pendant près de 2 heures, n’avançant véritablement que dans sa dernière demi-heure. Oui j'ai souri par moment, oui j'ai frissonné (trop) rarement. Mais la majeure partie du temps j'étais soit dans l'attente, soit dans l'indifférence. Si je salue certaines prises de risques qui rendent cet épisode 8 bien moins "plan-plan" que le 7, je regrette des séquences entières qui ne servent A RIEN et qui durent bien trop longtemps. L'exemple type? Le passage sur cette planète casino que j'ai trouvé ridicule et qui m'a fait étrangement pensé à la parodie de ville qu'est Fort-Fort Lointain dans Shrek II, je ne sais pas pourquoi. L'intrigue qui pousse Finn et Rose sur cette planète est d'ailleurs ennuyeuse et inintéressante au possible.
Mais à chaque fois, tout change dès Luke entre en scène. Dès qu'il apparait, je me rappelle pourquoi je subi les autres passages sans quitter mon siège. Ce n'est pas un Mark Hamill vieilli, c'est Luke Skywalker. Superbement interprété, il se montre émouvant, marquant, tirant toute la couverture à lui. Avec lui le film devient grandiose et verse par moment dans un fan-service certes un peu facile mais oh combien agréable... et me fait d'autant plus regretter que cette nouvelle trilogie ne tourne pas entièrement sur lui.
Quel dommage, quelle frustration dès qu'il quitte l'écran pour laisser la place à une scénette mettant en avant des personnages dont on se fout royalement, mettez-nous juste Luke, les thèmes originaux et à la limite, Kylo et Rey. Oui, ça serait fainéant mais ce n'est pas comme si la repompe de l'épisode 4 avait dérangé grand monde parmi ceux qui encensaient Le Réveil De La Force!
Orgasme de quelques secondes:
Je n'en dirai pas plus mais alors les dernières scènes du film avec Luke sont juste géantes. Bon sang que c'était génial. Que c'était grand.
Et qu'est ce que ça fait ch*** de savoir qu''il faut le mettre au placard pour ne pas qu'il vole la vedette aux supposés "héros" de cette trilogie. Porg de vie.
Et la forme dans tout ça?
On trouve à boire et à manger dans cet épisode 8 mais rarement de quoi décrocher la mâchoire d'un point de vue esthétique, à l'exception de quelques scènes dans la dernière demi-heure (qui est la plus réussie visuellement). La planète Crait, vendue dans les bandes annonces est globalement réussie (sans plus) mais, encore une fois, n'apparait que dans la dernière partie du film. Le reste du temps ce seront surtout l'intérieur de vaisseaux, l'île de Luke, l'intérieur de vaisseaux, l'île, ce foutu casino avec ses morveux en mode "Gavroche"...
Et c'est fou comme les effets spéciaux font par moment cheapos (dégueulasses dans la langue de Molière)! La "bataille" d'ouverture en est un bel exemple, surtout avec
le sacrifice de la sœur de Rose qui tente de nous tirer maladroitement des larmes.
Vraiment, il faudra m'expliquer pourquoi Rogue One pulvérise la nouvelle trilogie à ce niveau avec un budget inférieur. Autre problème, l'abus d'effets de transition (les fameux "fondus en noir") qui hachent le film par moment.
Enfin, la musique m'a paru meilleure, moins oubliable que dans Le Réveil De La Force mais je pense que c'est uniquement grâce à l'usage fréquent des anciens thèmes de la saga.
Star Wars : Les Derniers Jedi: ai-je passé un bon moment? Pendant quelques minutes, oui. Me suis-je ennuyé? Oui. Et même trop souvent. Mais pour Luke, pour Luke, il faut le voir. Et même le revoir avec son conjoint, un membre de sa famille ou un ami pour peu qu'il aime l'ancienne trilogie et pour lui montrer Luke. Mais attendons sagement l'occasion de pouvoir librement avancer aux scènes qui nous intéressent... Oui, pour Luke, Star Wars : Les Derniers Jedi, à mon sens, vaut le coup.
Et les porgs ne sont pas trop gênants.