« 9/10 dans mon magazine de jeux vidéo préféré? Mon intérêt grimpe en flèche, là ! Les hack'n slash ce n’est pas trop mon truc mais j'ai fini Titan Quest et l’ambiance de fin du monde à l’air énorme. Et regardez-moi ça, des flingues, de grosses épées, des chevaliers en armure futuriste bien classe et des démons à la pelle. Franchement ça donne envie… Quoi ? L’intro est disponible sur internet ? »
5 minutes plus tard…
« Non, mais vous avez vu comme cette cinématique envoie du pâté ? Le scénario à l’air sombre et mature en plus. Ok, je prends ! »
Quelques minutes après la sélection de la classe…
« Ourf, comme c’est moche ! Les options graphiques sont au minimum ou c’est moi ?
Non, c’est pourtant en élevé. Bah, l’intérêt de ce jeu se trouve surement ailleurs que dans les graphismes, sois au-dessus de ça mon vieux. Et ce ne sont que les premières minutes de jeu, les décors vont surement devenir de plus en plus grandiose au fil du jeu. Oh, des zombies. L’occasion d’essayer mes flingues flambant neufs.
-Raaah…
Paf, paf, paf.
-Beuargh.
Pouf.
Waouh, c’était bien mou tout ça… Mettons ça sur le dos du faible niveau de mon personnage et de mes adversaires, ça va surement s’améliorer plus tard lorsque j’aurai de nouvelles compétences.
« Blablabla »
Bon, il est gentil le pingouin qui me parle sans arrêt par radio mais les dialogues ne volent vraiment pas haut… Ah, quand on parle du loup, on en voit la queue. Salut mon pote !
…
Non, mais c’est sérieux cet accoutrement ? Mec, tu m’explique d’où tu sors ton costume brun dans le pur style XIIIème siècle ? Il ne te manque plus que le chapeau en forme de panettone et on dirait un cosplay de « pilgrim » américain. Et en plus tes dialogues ne sont même pas doublés ? Génial.
Les défauts s’enchainent et on est à peine à dix minutes de jeu à tout casser. Allez, je persévère. Voilà justement l'une des stations de métro où se cachent les derniers résistants de l’humanité : vu comme ils sont désespérés dans l’intro, j’imagine bien l’abri dans le pur style Terminator 1984, avec ces souterrains glauques et crasseux remplis de blessés, de soldats épuisés, de gamins n’ayant jamais connu rien d’autr… Ah ben non, c’est juste une gare sans âme habitée par dix perdus qui n’ont visiblement rien, mais alors rien à faire de l’apocalypse qui fait rage à l’extérieur.
Appuyés nonchalamment contre un mur ou raides comme des piquets, ils ânonnent une bonne blague dont ils ont l’air très fier ou lancent une réflexion totalement à côté de la plaque. Quant aux quêtes… Allez chercher ta jambe, gamin ? Oui, je reconnais le clin d’œil mais je m’en passerai volontiers.
Trois dialogues navrants plus tard…
C’est ça Hellgate : London ? Elle est où l’atmosphère dramatique promise dans l’intro ? Où sont la souffrance et le désespoir ? Où se cache le « pour les vivants » lancé d’une manière si badass par la chef de la résistance ?
Et le pire c’est que rien ne s’arrange pas la suite :
L’environnement est moche, mais moche ! La génération procédurale est loupée, je passe mon temps à enchainer encore et encore ces mêmes corridors délabrés et génériques et à faire une fixette sur cette saleté de texture de carrelage que l’on retrouve absolument partout ! A croire qu’il n’y a eu qu’une seule entreprise de dallage/carrelage à Londres avant l’invasion. Et elle a bien dû s’empiffrer pendant des années, tiens. Les extérieurs ne sont pas mieux lotis : toujours les mêmes immeubles dévastés et les mêmes carcasses de voitures, toujours les mêmes monstres qui nous entrainent dans des affrontements d’une mollesse inouïe, qui, au passage, se permettent encore de ramer.
Je vais te les fermer tes portes de l’enfer, moi ! Alt+f4, désinstallation.
Va au Diable, toi, ton 9/10 et ton multi payant à ta sortie !