Chrono Critique - Star Wars – Episode VIII: Les Derniers Jedi (Rian Johnson, 2017)

/!\ ATTENTION CETTE CRITIQUE CONTIENT DES SPOILS /!\

Rian Craig Johnson, le réalisateur de trois épisodes de "Breaking Bad" (2008 - 2013) et de "Brick" (2006), semble être le nouveau chouchou de Lucasfilm. Non seulement il scénarise et réalise l'épisode VIII de Star Wars, mais avant même que le film ne sorte en salle, il est annoncé aux commandes pour les trois épisodes de la prochaine trilogie (X à XIII). L'épisode VIII est donc un passage crucial pour lui puisque l'avenir de la saga sera entre ses mains, Rian Johnson sera-t-il Midas ou sera-t-il aussi décevant que son prédécesseur J. J. Abrams?

Alors que le Premier Ordre est sur le point d’anéantir définitivement le dernier groupe survivant de rebelles, Rey a enfin trouvé Luke Skywalker, dernier espoir des rebelles dans cette guerre. Mais le temps est compté et Luke refuse de coopérer. Seulement, ce refus semble cacher un mal bien plus profond qu’il n’y paraît. D’autant plus qu’un étrange lien commence à se former entre Kylo Ren et Rey.

Ce film semble de bonnes augures pour la saga Star Wars. Formidablement bien filmé, avec des scènes d’actions bien rythmées et une gestion des couleurs plutôt réussie (on retiendra surtout la beauté de la bataille finale), cet épisode rassemble tout les éléments pour combler les fans. Les personnages principaux ont tous leur raison d’être et ont chacun leur moment privilégié, le suspense créé par Rian Johnson est tout simplement intense et les révélations finales marquent d’entrée le talent du scénariste. Ici, les critiques que j’avais fait à l’encontre de Kylo Ren dans l’épisode VII prennent sens et l’acteur semble avoir enfin trouvé sa marque pour interpréter son personnage. On retient quand même quelques problèmes de scénarios (notamment comment Rey a-t-elle pu monter à bord du Condor Millenium lors de la bataille finale) ou encore des absences de logique (la remplaçante chef des rebelles qui ne divulgue pas sa stratégie de fuite par exemple). De plus, il est un peu dommage de constater le peu de changements entre le début du film et la fin (au début les rebelles sont peu nombreux, à la fin ils sont encore moins nombreux même si ils ont réussi à raviver la flamme de la rébellion). Même si le film se détourne de ce qu’un film Star Wars de Georges Lucas peut donner, ce n’est pas grave tant Rian Johnson arrive à s’en approcher par moment et à s’en éloigner quand le film en a besoin. On obtient ainsi un (très) bon film Star Wars qui s’éloigne des autres sans pour autant les abandonner. Il ne reste plus qu’à voir l’épisode IX pour voir si la nouvelle trilogie en valait le coup où si c’était un échec de mettre Georges Lucas de côté pour la réaliser. Mais cet épisode semble porteur de bonnes nouvelles dans ce sens. Le seul (petit) bémol du film réside dans son enchaînement de révélations à la fin, qui sont certes très bonnes, mais qui ne laisse place à très peu de mystères pour plus tard, les éléments s’emboîtant déjà entre eux, et donc je crains (et j’espère me tromper) que l’épisode IX voit moins de scènes de retournement de situation ou de révélation que l’épisode VIII mais ça, seul le temps nous le dira.

Cet épisode comble les problèmes soulignés dans l’épisode VII et nous propose du Star Wars revisité. Cet épisode est un bon film à voir sans tarder car personne ne pourra contester son excellente réalisation et son scénario bien amené et bien rythmé. Comme le film se détache quand même un peu de la saga originelle, certains fans peuvent ne pas aimer le film, mais personnellement je préfère ce parti pris courageux du réalisateur et dont le résultat est bien réussi, plutôt qu’à l’absence de courage de J.J. Abrams qui a donné à l’épisode VII un manque de saveurs et de prises de risques.