« Ne te reproduis jamais ! »
Sur une idée de base brillante, Starbuck ne scintille pas par une écriture ciselée ou par des personnages d’une grande profondeur. Le film éblouit plutôt par son ambiance, sa grâce et les éclats de rire qu’il procure. Starbuck n’est pas la comédie du siècle, il n’est pas très habile, parfois un peu feignant (la scène du tribunal torché en 5 minutes sans dialogues) mais il vise juste, vraiment très juste.
Sous couvert d’un humour canadien parfois tordant (« les enfants sont des trous noirs qui t’inspirent toute ton énergie…et ton argent ! »), le film cache en fait une belle analyse de la parentalité et des moments très touchants. Il va prendre à contre-pied certaines productions bien pensantes décrivant la paternité comme la plus belle chose au monde et l’aboutissement d’une vie. Ici, il est question de s’adapter, d’assimiler un fait accompli. David est père malgré lui. Il doit faire avec et se prend au jeu. Encore plus surprenant, le personnage de Julie est une véritable aberration cinématographique : une femme enceinte qui n’aime pas les enfants ! Rien que pour la scène dans laquelle est explique qu’elle voudrait bien en « kiker » certains, le film prend deux points d’entrée !
Starbuck est au final gorgé de douceur et de tendresse. D’une sincérité évidente, il évoque avec simplicité les relations qui unissent tous ces êtres qui n’ont au final qu’un seul point commun mais non des moindres : leur conception. Il rappelle que nous sommes finalement tous frères à l’origine et que la famille va bien plus loin que nos simples racines.
Dommage que ce soit une erreur administrative qui nous le rappelle…