Ken Scott nous avait déjà fait le coup il y a 9 ans en scénarisant (sans réaliser) La Grande Séduction. Incroyable raconteur d'histoires, à la fois originales, drôles et touchantes, il prouve avec Starbuck qu'il est également capable de les mettre en scène avec brio. Cette fable désopilante dont seul les québécois semblent avoir le secret, et dont la recette nous régale depuis maintenant 10 ans, se place tout droit dans la lignée d'un C.R.A.Z.Y. de Jean-Marc Vallée où des Invasions Barbares de Denys Arcand.
A mille lieux du mal français de ces dernières années (Toledano ou Hazanavicius exceptés), qui consiste à essorer de vieilles franchises sans idée jusqu'à la dernière goutte (Les Bronzés 3, Camping 3, Jet Set 2, Petit Nicolas, Marsupilami, ...), le Québec arrive toujours à souffler ce vent de fraîcheur qui, à l'instar de Narta où Hollywood Chewing-Gum, nous redonne l'envie de taper dans les mains et danser sous la pluie.
Alors oui, on pourra objecter que l'accent ainsi que les spécificités linguistiques contribuent à faciliter notre attachement aux personnages, à les rendre infiniment plus sympathiques. C'est fatalement le cas, mais au delà de ça, on sent une véritable envie de raconter des histoires, farfelues tout en restant juste, originales sans jamais en faire trop, avec une joie de vivre et un optimisme envoutant.
Trois ans après sa mort, voila un film que Marcel Béliveau n'aurait certainement pas renié. Et si on devait encore donner un exemple de son succès, Hollywood a déjà racheté les droits pour en faire un remake. Avec Steven Spielberg à la production et probablement Vince Vaughn dans la peau de David "Starbuck" Wosniak.