Luigi Cozzi a affirmé plusieurs fois que la production du film avait commencé avant Star Wars (sorti en 1977, rappelons-le à nos jeunes lecteurs). Peut-être. Mais on ne peut pas dire qu'il n'ait pas surfé sur le succès, sur la vague du conte déguisé en space-opera grandiloquent.
Star Crash est donc un film de science-fiction. Je vous wikicopie le résumé : « Aux confins de l'univers, le maléfique comte Zarth Arn s'oppose à l'Empire et à son bienveillant empereur. Deux aventuriers, Stella Star et Akton, reçoivent de l'empereur la dangereuse mission de trouver la base secrète de Zarth Arn… » On dirait l’introduction en voix-off d’un dessin-animé des années 1980 tellement le texte est délicieusement cliché.
Soyons honnêtes, le film ne vaut pas pour son scénario, très léger, et à de nombreux moments incohérent. Certaines scènes sont amenées en dépit du bon-sens, et il ne faut surtout pas se poser de questions sur ce qui vient de se passer, surtout pas malheureux !, car il risque de ne pas y avoir de réponses proposées. C’est comme ça.
Car Star Crash veut épater mais ne provoque que le rire. Il n'a pas les moyens de ses ambitions. Il nous propose une large gamme de décors et de maquettes, mais avec des effets spéciaux souvent mal incrustés ou qui font clairement toc. Il propose, spoiler, à un moment, une fuite face à un gigantesque robot féminin animé piteusement en stop-motion, qui transforme la stupeur désirée en éclat de rire. Certains costumes feraient fureur à la Fashion week.
On parle des acteurs ? Il y a quelques noms plus ou moins connus, ou qui allaient le devenir, comme David Hasselhoff (K2000 et Alerte à Malibu pour les 90kid's). Mais soit ils en font trop, comme Marjoe Gortner, et sa chevelure bouclée pour le coup vraiment intersidérale, soit ils se la coulent douce, comme Christopher Plummer, qui a clairement annoncé qu'il avait participé à ce film pour passer quelques jours en Italie, le lieu de tournage.
Heureusement, notre personnage principal, Stella Star est jouée par Caroline Munro, brune au fort caractère et aux tenues variées (ce qui entraîne d’ailleurs de nombreux problèmes de faux-raccords) mais qui savent, parfois, délicatement rehausser la charmante géométrie de ses formes. Galaxina peut se rhabiller, entre la blonde ou la brune de l’espace, c’est Stella Star qui gagne. Quel nom épique.
Star Crash est un véritable choc des étoiles. Il fait partie de ces nanars entraînants, qui veulent en faire trop sans bien le faire, et qui se prennent les pieds dans le tapis tout au long du film. Le film est ambitieux, il propose du spectacle, mais sans savoir s’arrêter, sans la conscience de ses limites. Il y va. Il est drôle dans sa grandiloquence, surtout malgré lui, et c'est qui fait son charme. Une des meilleurs pépites nanardesques de la science-fiction. Matez l’Escale à Nanarland qui lui est consacré pour vous en persuader, qui ne fait qu'effleurer le sujet.