Suite à l’échec commercial de la réalisation The Thing, John Carpenter a accepté pour la première fois de sa vie la mise en oeuvre d'un projet de commande tel que Starman, une opportunité dont il a jugé capitale à prendre, dans le but de poursuivre avec assurance sa carrière à Hollywood. Passer d’un genre horrifique à celui du dramatique n’est malheureusement pas une étape judicieuse venant d’un cinéaste comme John Carpenter, surtout quand on tient une réputation de maître incontestable de l’horreur et du suspense. Ses fans ont dû exprimer une désapprobation mais après tout, pourquoi l’empêcher de passer à autre chose et de se perfectionner dans la réalisation de plusieurs genres de films. John Carpenter a voulu le faire pour voir s’il était capable de nous faire vivre un road-movie intriguant et animé par le couple composé de Jenny Hayden, une femme tranquille, et d'un alien ayant pris l’apparence du défunt mari de cette dernière. Une histoire qui peut paraître engageante, émouvante et touchante à narrer.
Malheureusement ! John Carpenter ne parvient pas à rendre son scénario captivant, parsemé de longueurs pénibles à supporter et d’une lenteur qui n’en finit pas. Seul le couple composé de Jeff Bridges et de Karen Allen était ma seule motivation pour visionner le film jusqu’au bout, ces derniers ont bien été dirigés pour nous inciter à les suivre avec attention, pendant un long trajet dans les coins naturels des États-Unis. Deux questions m’ont donné l’envie de voir le film jusqu’à la dernière minute de son visionnage : La femme va-t-elle tomber amoureux de l’alien ? Ce dernier va-t-il finalement renoncer à retourner sur sa propre planète ? Deux questions qui brûlaient mes lèvres, dont je voulais absolument connaître les réponses. Visionner ce long-métrage n’a pas été évident pour moi, le genre dramatique n’est pas mon genre cinématographique fétiche mais j’aime les histoires d’amour particulières et qui se différencient des autres, et Starman en fait partie de ces productions. Même si John Carpenter ne maîtrise pas à la perfection cet univers qui ne lui est pas familier, il a tout de même soigné son montage et a respecté une base scénaristique imposée dans le genre romantique.
Le long-métrage est truffé de quelques moments bien sympathiques, voire même entraînants, mais cela ne va pas plus loin. On alterne sans cesse entre tendres périodes et moments lassants, ce qui peut casser le rythme du film de manière répétitive, ce qui peut énormément fatiguer n’importe qui. Le cinéaste a voulu tester son savoir dans ce genre de films, on voit bien qu’il devrait retourner dans le genre horrifique, sans vouloir considérer son œuvre comme un film raté mais plutôt comme une première tentative à moitié réussite et pas supérieure à certaines productions contenant dans leurs scénarios le même type de sujet. Et encore moins certaines des précédentes productions du réalisateur comme The Thing ou Christine. Joli à voir mais pas très marquant finalement, l'ambiance poétique et mélancolique a trop pesé pour que je puisse réellement m'embarquer à fond dans cette production, sans le considérer comme un film imparfait. 6/10
Je comprends les salutations dans 54 langues de la Terre.