Tar' ta gueule à la récré
Une tranche de vie très touchante, portée par des acteurs impliqués et une écriture qui sait se contenir pour ne pas tomber dans le misérabilisme absolu. States of grace est un film poignant, triste mais sincère. On y sent une intention véritable de coller à la réalité sans trop en faire. C'est un monde d'adolescents meurtris que recueille le Short Term 12, il est donc évident qu'on y trouvera de jeunes âmes ayant déjà bien trop goûté à une vie trop avare en bonheur. C'est au contact des encadrants qui trouvent la patience d'essayer de les comprendre, que ces âmes en apesanteur engageront un dialogue qui permettra, aux adultes comme aux enfants, d'avancer vers un futur qui peut faire peur.
Destin Cretton écrit ses personnages avec délicatesse et parvient à nous toucher lorsqu'il les amène à extérioriser leurs sentiments. Cette belle rencontre qui se joue à l'écran entre une jeune adulte encore traumatisée par sa vie de jeune fille et sa pensionnaire dans laquelle elle se reconnaît sonne juste. Belle volonté de finir le film sur une petite respiration faite d'espoir, espoir qui est d'ailleurs apporté par soupçon dans l'image, au travers, notamment, du parcours de ce très beau personnage qu'est Grace.
Avant de finir cette palabre, braquons un petit rai de lumière sur son interprète principale, Brie Larson, qui délivre une très belle partition, toute en retenue. Une jolie découverte, qui est, en plus, un premier film, clap clap.