En terme de film sur le fondateur d'Apple, je n'ai jamais vu la précédente avec Ashton Kutcher (de sinistre mémoire dirait - on). Donc comme nouvelle adaptation de la vie de Steve Jobs avec Michael Fassbender dans le rôle et avec David Fincher à la réalisation et Aaron Sorkin au scénario (la dream team du Social Network), je l'attendais au tournant (manque de pot ce n'est pas Fincher mais Danny Boyle au final, bref on troque un bon réal contre un bon réal). Au final ? Un film très intéressant avec une narration plutôt sympathique et inédite. Sans compté une réalisation immersive et des acteurs surprenants.
3 événements, 3 réalisations.
Au niveau de la réalisation, Danny Boyle nous surprend une fois de plus. J'ignore ce que ça allait donner avec Fincher mais avec lui la réalisation est vraiment prenante. Au court des 3 événements, l'idée de faire en sorte que la qualité de l'image suit les différents événements est vraiment classe. En effet, la qualité de l'image suit les différents événements, ce qui n'est pas mal du tout. Problème, la qualité de l'événement qui officialise le lancement du Next est trop proche de celle de l'IMac. Oups. C'est dommage car on aurait pu avoir une continuité. Mise à part ça la mise en scène est très théâtrale ce qui donne un caractère assez vaudeville mais dramatique à l'ensemble. Néanmoins à chaque moment de ses événements, le réalisateur ne néglige pas de faire en sorte de nous familiariser avec chacun des personnages par les dialogues d'Aaron Sorkin qui sont savoureux d'écritures (oui c'est la première fois que je critique ouvertement un scénario) mais aussi certains flash-back utilisés avec parcimonie. Bref bonne touche. Cela dit, le traitement des personnages est bien fait.
Steve vs the World
Nous avons Michael Fassbender dans le rôle de Steve Jobs. Au départ, c'était Christian Bale qui était pressenti (wow il est partout !). Cela dit il l'interprète plus que bien. Il retranscrit le caractère ambiguë , hautain et mégalomane de l'inventeur. Cela dit, derrière ce visionnaire cache aussi une douleur enfouit, ce qui le rend plus complexe qu'il n'y parait. Néanmoins, cela n'excuse pas non plus ses relations complexes et tumultueuse avec Chrisann Brennan. Et c'est là le problème : Où est Laurene Jobs ? Que le film ne la fasse pas intervenir ou incarner, ok. Mais qu'il n'y a aucune mention ? C'est quand même étonnant. Surtout que sa relation avec Chrisann tient plus à une relation de couple marié qu'à une relation de petite - amie dans le film; c'est assez troublant (surtout que c'est sa femme quand même).
Joanna Hoffman (Kate Winslet) est l'assistante de Steve. Ils forment une relation tumultueuse où elle est toujours la voix de la raison de Steve en toute circonstance. Presque sa femme dans le travail. Kate l'interprète avec brio dans toute son autorité maternelle et cela malgré le dédain de Steve.
Steve Wozniak est interprété par Seth Rogen. Là il m'a surpris. En effet, je ne connais pas tous les films où il intervient mais il m'a donné envie de voir Nos Pire Voisins 2 (oui je n'étais pas chaud au début). Jusqu'à présent je n'avais que Green Hornet et Paul. Et là il m'a démontré sa capacité à interprété des personnages plus dramatiques. Il joue le rôle de son associé et amis de fac avec lequel ils ont conçu Apple 1. Mais leur relation s'est dégradée à cause de la mégalomanie de Steve Jobs et son irrespect. Cela dit, sa fidélité est quand même assez remarquable.
John Sculley (Jeff Daniel) est le CEO d'Apple et ami de Steve Jobs. Assez étonnant qu'avant il était celui de Pepsi Cola. Ils ont aussi une relation particulière et on sent bien qu'il est dans une situation plus que délicate, car en un sens il lui doit tout. Mais le tempérament de Steve a fait qu'il passe aux yeux de ce dernier pour un traître car il a renvoyé. Néanmoins, malgré tous ses efforts, ils n'ont jamais été en froid par rapport à Next.
Lisa Brennan-Jobs (Perla Haney-Jardine, Ripley Sobo et Makenzie Moss) est la fille de Steve Jobs, qu'il n'a pas reconnu et ... je m'attendais à un rôle plus grand. Elle était présent à tous les moments de la vie de Steve c'est un faite, mais je pensais qu'elle aurait eu plus d'influence. Là, c'est un peu sous-entendu ok mais bon (Anecdote marrante, la version adolescente est la fille de Beatrix Kido et celle qui intéragie avec J. Jonah Jameson dans Spider-Man 3)
Sinon on a Chrisann Bennan (Katherine Waterston ) sa copine qui est surtout présente afin que Steve agisse en père responsable pour sa fille qu'il a délaisse et aussi...pour lui demander de l'argent...ok. Et Andy (Michael Stuhlbarg) que je pourrai qualifier comme personnage souffre douleur de Steve.
2 échecs et un succès
Que puis-je dire de plus ? Pas grand chose mise à part que le film respect bien la trame narrative qu'il met en place. On ne s'intéresse pas à Steve Jobs pour ce qu'il a fait mais pour ce qu'il représente pour ses proches. En clair, pas de scènes montrant vraiment la fabrication de l'Apple 1, du Mac, du Next ou même de l'IMac. Il y a bien des scènes où on montre Steve intervenir mais c'est furtif. Bref, ce film prend une direction inédite dans un biopic. On s’intéresse plus à la personnalité de Jobs que ce qu'il a apporté. Cela nous donne un éclairage tout à fait inédit sur lui et les coulisses des lancements qui auraient pu être le summum de sa carrière. Ce qui est intéressant, est le parallèle entre les résultats et la manière dont il est perçu.
En effet, durant les lancements du Macintosh et du Next, personne au fond n'y croyait sauf lui et comme par hasard, les produits furent un échec. Mais pour l'IMac, au moment où il semble vraiment se remettre en question, le lancement est un succès.
Faut-il voir la providence ou u hasard ? Honnêtement, je ne sais pas et c'est assez marrant. Cela dit ce n'est pas anodin. Et la question qu'il me vient à l'esprit est que malgré sa mégalomanie, pourquoi sont - ils restés prêt de lui ? Faut-il croire qu'ils ont vu l'homme qu'il était malgré tout ou penser qu'il aurait eu une chance de rédemption ? Moi je pense un peu des 2. Et les coulisses de l'IMac le prouve.
Malgré les ressentiments, Wozniak est toujours là, Sculley est toujours présent. Il n'y a guère que sa fille qui aurait pu l'abandonner mais que finalement elle reste toujours à ses cotés
Donc ont-ils vu toute la complexité de l'être ? Possible. Surtout que le film a été écrite avec l'approbation du vrai Steve Wozniak. Ce qui n'est pas anodin. Mais les choses ont sans doutes quand même été romancées pour le film.
Biopic atypique
Malgré le titre, il ne s'agit pas d'un biopic mais des coulisses de 3 événements de la vie de Steve Jobs. Ce film est très intéressant de part son angle d'approche et l'interprétation que les acteurs en ont fait. L'aspect théâtrale sied bien au récit avec une réalisation qui aurait pu être mieux maîtrisée mais correcte de bout en bout. Dommage que je n'ai pas de Mac pour écrire cette critique . Cela aurait été pas mal !
Version fun de la critique ici