Quel étrange film quelle étrangeté - et quelle inégalité dans la qualité.
Cette focalisation sur les "coulisses" des keynotes et autres présentations de petites merveilles technologiques Apple est - je dois le dire - brillante. Mais dans l'idée ; beaucoup moins dans la réalisation.
Parce que l'image du héros torturé révolutionnaire antipathique refermé exigeant qui entretient avec sa fille une relation assez ambigue d'amour-haine, bah c'est, finalement, surtout ça, le propos du film. Il y a des instants d'un pathos incommensurable.
Danny Boyle nous montre une forme de génie détestable qui nous procure de réelles émotions de "gnnnnn taper" (j'ai peut-être autant eu envie de rentrer dans le film en geignant "taggleeee" qu'à ma lecture de L'Education Sentimentale, certes pas pour les mêmes raisons, mais cela mérite d'être dit). C'est intéressant. Au moins, on échappe à une passivité émotionnelle quelconque.
Mais alors le reste - non. Ah non.
Je saisis l'ambition de nous faire connaître le personnage plus que sa biographie, mais c'est franchement boiteux. J'en suis sortie en ayant l'impression d'assister à la chute d'une bonne idée.