Pour ceux, dont je suis, qui ont eu à souffrir de la déliquescence d'un proche atteint d'une quelconque forme de cette maladie, 'Still Alice' est une souffrance. Pas autant, en ce qui me concerne, qu'au travers de la terrifiante chanson de Cali 'Une Femme se repose', mais tout de même...
Pour les besoins cinématographiques, la forme utilisée est une forme rapide qui ne laisse que peu de doutes quant à l'issue finale. Dans la vraie vie, et pour des formes plus 'classiques', le chemin est long et les rémissions conduisent à rejeter l'inévitable en s'accrochant à l'espoir.
C'est une maladie ignoble qui fait de déliter petit à petit la personne que l'on a aimée. L'enveloppe se vide peu à peu jusqu'à la disparition totale de l'être cher. Mais le pire, c'est que, comme l'on ne connait que peu la maladie, on se prend à se questionner sur la réalité de ce vide. On se prend à se demander si finalement, ce n'est pas que l'interface qui est cassée, et si, au fond de l'être, il ne reste pas malgré tout une petite flamme qui bataille pour ne pas disparaître. Pour ma part, ce doute ne s'effacera jamais.
Le film couvre assez bien tous ces aspects, et de manière assez sobre.
Julian Moore est impériale dans le rôle d'Alice qui, mieux que quiconque, sait ce qui lui arrive et ce qui va lui arriver.
Alec Baldwin est touchant de vérité et de sincérité.
D'autre manière générale tous les acteurs, y compris les seconds rôles, sont justes et portent, ensemble, le film.
Au final, un film sincère et surtout crédible que toute personne n'ayant pas eu à se confronter à ce mal terrible devrait voir.