Lydia: Tu sais de quoi parle la pièce ?
Alice : ...D'amour.
Lydia : Oui, d'amour...(la pièce était un extrait d'Angels in America et Lydia parlait de nuages)
Il y a des films qui ont comme appellation ceux de "films à Oscar"; c'est à dire des films taillés sur mesure pour que l'acteur ou l'actrice principal(e) remporte un Oscar. Et la plupart sont des films bons sur le papier parfois surestimé et destiné à toucher le public (il a fallu les Seigneur des Anneaux : Le retour du Roi pour qu'on les considère autrement). La fournée de 2015 était une vraie tuerie niveau film présenté (Birdman, Whiplash, Boyhood, Imitation Game, The Gran Budapest hôtel , une merveilleuse histoire du temps, que des films vraiment classe !). Bref que des films aux grandes qualités, accessibles et funs. Puis est venu Still Alice grâce auquel Julianne Moore a obtenu l'Oscar de la meilleur actrice, mais qui n'a été nommé dans aucune autre catégorie (ce qui ne l'a pas empêché d'être lauréat du Women Film Critics Circle Awards 2014). Es-ce que le film n'était pas digne d'être figuré aux Oscars dans aucune autre catégorie ? Nous allons voir ça.
Une réalisation très inspirée au début avant de devenir classique
Je trouve ce film assez bien dans l'ensemble, avec une réalisation très inspirée au début, mais de plus en plus classique vers la fin. Etant donné que Alice est le centre du film qui est mis en avant. Au fur et à mesure, le film nous montre la dégradation de son état de manière à la fois subtile et brute. Le film fait un travail assez incroyable niveau mise en scène. Par exemple, La scène de la course au parc est absolument magistrale. En une scène et grâce au travail sur le flou, on comprend instinctivement que quelque chose ne tourne pas rond. Même la toute première scène avec le médecin est classe en mettant du point de vue de ce dernier. Et puis après la réalisation devient plus classique et moins constante, ce qui est un peu dommage.
Un personnage présent, des personnages absents
Les personnages sont plus ou moins bien exploitée. La meilleur est bien évidemment Alice, jouée par Julianne Moore. Elle donne beaucoup d'empathie à cette linguiste de renom qui se bat contre sa maladie d’Alzheimer précoce. Au départ, elle est une linguiste hors paire mais dont on sent progressivement la maladie prendre le dessus. Mais au fur et à mesure du film, elle devient plus attachante, mais dans un premier temps paradoxalement plus froide. C'est une mère attentionnée qui ne veut que pour le bien être de ses enfants et que la maladie, lui forcera à trouver un moyen de palier à sa situation, quitte à employer les grands des méthodes rationnelles voir même extrême.
A un moment, alors qu'elle a encore une grande partie de ces facultés, elle fait un enregistrement qui lui servira quand elle sera plus avancée, qui est en faite un moyen de se suicider ! Chose qui arrive 3/4 h plus tard ! Elle ne doit son "salut" à cause de son état trop avancé.
Cela là rend à la fois fois distante et attachante dans sa volonté de rester elle même, suscitant l'admiration de beaucoup.
Confirmer par un discourt logique et passionné
De plus, Julianne Moore nous montre bien la dégradation de son état au fur et à mesure que le film progresse au point qu'on ressent vraiment de la peine pour elle.
Les autres personnages sont développés de manière assez inégales. John (joué par Alec Baldwin) est intéressant mais...on ne sait pas ce qu'il fait ? Oui il s'agit d'un docteur, mais de quoi au juste ? Alice est Linguiste mais lui on ne sait pas clairement ce qu'il fait. Il est attaché à sa femme mais paradoxalement est un mari tout ce qu'il y a de plus classique. Tous comme,...le reste de la famille Anna et Tom. Ils sont tous des stéréotypes de la famille modèle y compris Lydia (joué par Kristen Stewart).
Bon je vais faire un aparté sur Lydia. Kristen....ENFIN !!! Il t'en a fallu des films pour que tu puisses décocher un vrai sourire plus de 10s. Quand même ! Elle est un peu la stéréotype de l'ado rebelle et en conflit avec sa mère et qui veut vire sa vie comme elle l'entend. Ceci dit elle se rend vite compte qu'elle ne pourra pas et progressivement se rapproche d'elle . Elle a un peu plus de scènes que les autres personnages et elle est exploitée comme tel. Bien sûr, au fur et à mesure elle évolue afin d'être plus proche de Alice et on voit que le film essaye un peu trop de la mettre en avant. Bon évidemment, c'est la plus rebelle mais bon.
Ceci dit Anna a aussi une scène où elle montre ces jumeaux à Alice, qui aussi touchante
La musique est bien employée et on suit bien l'histoire. On voit bien l'avancée de la maladie. Ceci dit, il y a tellement d'ellipse temporelle que c'est un peu difficile à suivre; on a pas l'impression que l'histoire évolue bien dans le temps.
Il y a une scène où elle essaye de chercher son téléphone qui lui permet de ne pas ce sentir perdu. Pendant toute cette scène elle la cherche en vain. La scène suivante elle continue à chercher le téléphone et le trouve, mais John indique à Anna que ça fait 6 semaines qu'elle a retrouvé
Bon c'est vrai que ça permet de souligner que la maladie va en s'aggravant, seulement dans notre esprit cela aurait été plus logique de ne pas mettre cet ellipse. Mis a part ça on suit bien l'histoire mais qu'au final,...on sent un gout d'inachevé. Oui la scène finale, ne sonne pas vraiment comme une conclusion mais comme si on avait tout arrêter pour qu'au final l'important dans la maladie, ce sont les gens qu'on aime. Ce message est profond mais qui est amené de manière trop brusque.
Film à Oscar n°56
Bref, ce film est assez bien fait et touchant, mais dont la réalisation est assez inégale et qui ne doit son intérêt qu'à la performance de Julianne Moore. C'est un peu dommage, car les autres films nommés étaient des films bien en eux-même alors que celui-là sent plus le "film à Oscar". Et je tiens aussi à présenter un R.I.P au réalisateur Richard Glatzer, qui mort le 12 Mars dernier de la Sclérose latérale amyotrophique. Il est parti en nous livrant un film poignant qui avait quand même un grand potentiel. Il rejoint les souvenir de ses proche telle Alice et les siennes.
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