Les intrigues sur la mémoire ont tellement de potentiel scénaristiques qu'elles débouchent souvent sur une déception démesurée. Tel a été le cas, pour ma part, avec Memento, tel est le cas ici avec Still Alice. Dans deux genres différents, ces deux films ont pour moi manqué à traiter avec profondeur du sujet, et surtout à trouver un angle d'attaque original et fort.
Still Alice est d'un académisme sans limites dans sa mise en scène, mais aussi dans son scénario. On a cette impression de linéarité qui surnage en permanence. Richard Glatzer semble pressé de nous montrer la dégénérescence de son personnage, processus évidemment attendu et, certainement dans une certaine mesure, espéré par le spectateur. Pourquoi se creuser la tête quand on a un scénario qui, au premier abord, satisfera tout le monde? Le montage est trop saccadé et automatique. Pourquoi ne pas se concenctrer sur une ou deux scènes fortes, plutôt que deux très vite passer d'une scène à l'autre, comme dans un catalogue? Le tout manque de relief, d'inattendu, de créativité.
Si Julianne Moore sauve la mise avec une interprétation sublime (c'est une habitude chez elle), ce film est un ratage cinématographique de plus pour Hollywood.