Sur la pointe des pieds, les doigts hissés vers les fleurs du ciel, trois enfants jouent, laissant la chaleur de cette fin d'été envelopper leurs corps mobiles et joyeux. En deuil, en souvenir , en mémoire du frère ainé, toute la famille se réunit dans la maison du Père, un lieu paisible où il fait bon vivre, un lieu tranquille entouré de cigales espiègles. Les femmes s'activent et les repas s'enchainent, les gamins s'apprivoisent rapidement, déconcertante aisance de l'âge ; les adultes se scrutent, guettant les moindres faux-pas de l'autre, chuchotant lorsque les pièces se vident, tout de même, riant de bon coeur lorsque l'occasion se présente.. La facilité avec laquelle Koreeda nous invite à partager les joies et peines de cette famille est ahurissante. Il suffit d'un plan où fourmillent les détails et crépitent les bouchées de mais. La promenade du vieux médecin farouche, ouvre magistralement le film ; d'un battement de vie furtif et gracieux, la papillon aux ailes jaunes se pose sur la photo du fils, le temps, parfois se fige afin de mieux libérer les êtres envoutés..