Même si je n'arrive toujours pas à comprendre l'adulation extravagante de mes éclaireurs pour Kore-eda, je parviens pour l'instant à voir ses films avec un certain plaisir et une absence d'ennui notable.
Ici, un repas de famille en l'honneur du fils ainé disparu tragiquement depuis pas mal de temps déjà, mais qui continue à marquer de son absence ses proches réunis pour l'occasion. Les tensions, les non-dits, les rancoeurs, tout cela n'est franchement pas le plus intéressant du film et à une jolie scène près (la grand-mère racontant pourquoi elle invite le jeune obèse sosie d'un sumotori dont le nom lui échappe), on se serait bien passé de tout ce passif plus pesant qu'autre chose...
Non, c'est qui est chouette comme tout, ici, c'est la préparation du repas, la journée en famille, les petits rituels divers, les mesquineries de cancans aussi, bien sûr, enfin, une sorte de dimanche en famille comme on en connait tous, avec la petite touche exotique en plus et l'avantage photogénique de leur cuisine sur la nôtre.
Pour le reste, pas grand chose, un Ozu sans génie et sans humour, ça peut être agréable, mais ça s'oublie vite, sans mon amour immodéré des pastèques et des vieux grincheux, je ne serais pas aussi généreux...
Mais il faisait le même soleil chez moi que dans le film, j'avais des envies de sieste et de tempura, Yokohama me changeait agréablement de mon balcon, les gamins ne braillaient pas trop et je me suis offert un bain peu de temps après le leur, autant dire que dans les conditions idéales, ce film se laisse apprécier comme il convient.