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Ce petit film indé pourrait - d'après son pitch - rappeler le plutôt chouette Vermines..., mais celui-ci rappellait déjà Arachnophobia qui lui, avait une grande scène dans une grange rappelant.....
le 15 mai 2024
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Sting est une petite production australienne sortie cette année dans un paysage cinématographique local assez déprimant. Mais malgré son concept à la con – les habitants d’un immeuble doivent faire face aux attaques d’une araignée géante venue de l’espace - et son budget visiblement famélique, c’est plutôt une surprise. Alors, restons souple, Sting déroule une intrigue extrêmement classique, sans surprise et qui file droit sur les rails du déjà vu, prenant la route du prévisible et s’arrêtant au terminus de l’attendu. Certes. Mais Kiah Roache-Turner tricote son intrigue éventée avec un soin et une application assez remarquable. Alors, Sting c’est donc l’histoire de cette petite araignée venue d’une galaxie lointaine et qui s’écrase dans un petit immeuble du South Brooklyn. La bestiole va alors être recueillie par une gamine qui va la nourrir de cafards dégueulasses. Bien vite, l’engin va avoir la taille d’un veau et tout va partir en cacahouettes.
Alors, déjà, renouant avec ce qui était d’usage dans les années 80, ce film tourné dans les studios ABC de Sydney tente discrétos de se faire passer pour une production américaine fauché. Le camion de l’exterminateur roule à droite et les dialogues nous informent que nous sommes à New York, l’intrigue se déroulant dans un immeuble en brique de Brooklyn, en plein hiver sous la neige. Au milieu d’un cast composé d’australiens, un américain vient faire chanter son accent new-yorkais très fort pour qu’on y croit. On y croit bien sûr jamais. Et c’est un peu dommage parce que ça aurait été tout aussi sympa si le film ne s’était pas détourné des « good’day mate » ou avait mis sur la table des tartines de vegemite au petit déjeuner ! L’autre incongruité, c’est que cette araignée de l’espace est une red back, une véritable petite saloperie australienne, connue pour transformer doigts, mains ou bras des infortunés qui se font croquer en grosses pizzas purulentes ultra gerbiques rappelant les sombres heures des débuts d’internet quand on allait tous voir ce qui se passait sur Rotten.
A partir de cette histoire un peu ridicule et qui rappelle le récent Vermines – dans une ambiance nettement moins excitée et nettement plus camomille – Sting déroule son récit en s’appuyant sur une poignée de personnages plutôt bien écrits, parvient à insuffler un peu de vie à tout ça et à les rendre sympas à suivre grâce à un savoir faire évident. C’est assez bien écrit, les dialogues sonnent justes et ils sont servis par un casting compétent. Tenant l’essentiel du film sur ses épaules, la brillante Alyla Browne – oui c’est la jeune Furiosa - est absolument impeccable. Impeccable aussi est le petit chien qui mérite qu’on salue sa performance précise, inspirée et merveilleusement bien dirigée. J’en dirais de même du perroquet offrant une prestation certes plus courte, mais tout aussi inspirée, donnant tout ce qu’il a avec une générosité non feinte. Le tableau composé par cette petite communauté est donc fort sympathique et aurait vraiment mérité que le film passe la troisième pour secouer tout ça et donner un peu d’ampleur à un récit qui ronronne tranquilou à une vitesse de chasse neige. J’ai pensé plusieurs fois à la Communidad, mais une version avec la courroie qui pendouille et toute cette histoire aurait été parfaite pour De La Iglesia qui aurait su tirer profit de cette (trop petite) galerie de personnage pour bricoler une succession folle de situations hystériques qui aurait concurrencées l’absurdité de devoir se battre contre une red back de la taille d’un cheval.
Sting est la troisième réalisation de Kiah Roache-Turner après ses deux Road of the Dead / Wyrmwood… et il montre ici un certain talent dans cet exercice de style étriqué, contraint par une intrigue et un budget limité. Malheureusement, mis à part ses quelques qualités, Sting ne fout jamais les jetons et la tension provoquée par la grosse bête évoque ces dimanches après midi lorsqu’on est secoué par un abus de gentiane. Éminemment sympathique, Sting est le film d’horreur parfait pour les vieux boomers cardiaques et les jeunes enfants un peu impressionnables. Attention tout de même, le film est australien. Vous savez donc ce qui va arriver au pauvre clébard…
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il y a 4 jours
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