Un vent de fraîcheur souffle sur l’animation et George Lucas, créateur de Star Wars et auteur du scénario de ce Strange Magic, n’y est pas pour rien. Si cette comédie musicale animée ne bénéficie pas encore d’une date de sortie hexagonale, il faut souhaiter qu’elle ne se retrouve pas avec une simple sortie DVD, tant on s’amuse à rire de la douce ironie dont a su faire preuve le papa de Luke Skywalker. Si ce film emprunte assez ouvertement les sentiers tracés par un grand ogre vert nommé Shrek, c’est avec moins de lourdeur que Strange Magic vient botter l’arrière-train des princesses et autres bonnes fées.
Strange Magic, loin d’être le nouveau chef-d’œuvre des studios Lucasfilms, parvient à surprendre (souvent) et à ravir (parfois) par un équilibre précaire qu’il parvient à trouver entre, la légèreté et la naïveté d’un conte de fée traditionnel d’un côté, et l’irrévérence vis-à-vis d’un genre parfois bien kitsch de l’autre. Bien sûr, il ne s’épargne pas l’écueil des personnages un peu convenus, d’un dénouement bien heureux. Mais en poussant dans les bras l’un de l’autre, la ravissante princesse et un méchant particulièrement laid, Strange Magic va plus loin que Shrek, qui mettait les laids ensemble.
Disney agace souvent les plus résistants, avec un nombre incalculable de chansons toutes plus mièvres les unes que les autres. Strange Magic, s’il fait le pari d’être une comédie musicale assumée, choisit d’enchainer les reprises de tubes internationaux allant de Bob Marley à Elvis Presley, en passant par les Black Eyed Peas. Le tout interprété avec talent par le casting de voix originales. Qu’on aime ou non, le résultat donne incontestablement du rythme au film et le rend par moments irrésistible, de l’énergie, de la bonne humeur, du bonheur.
Puis il y a l’animation qui, sans rien révolutionner du tout, va se placer au niveau de ce qui s’est fait de mieux ces dernières années. Même si certains regretteront une ressemblance un peu trop frappante avec l’univers d’Arthur Et Les Minimoys, il faut bien admettre que les elfes, en particulier, sont criants de vérité. Si tant est qu’on puisse dire qu’un elfe est criant de vérité…La galerie de personnages est admirable, parfois cocasse mais toujours juste. Bien entendu, les clichés et stéréotypes s’empilent au kilotonne mais franchement, on n’en a pas grand chose à faire, le plaisir est là et le reste importe peu.
Les films qui portent la griffe de George Lucas ne sont pas si nombreux, même lorsqu’on y ajoute les productions dans lesquelles il s’implique vraiment. Alors, quand il se met au travail pour créer un nouvel univers, on oublie les trois derniers Star Wars en date et on se branche en mode « curiosité ». Strange Magic est un vrai bol d’air bien supérieur à d’autres productions dans laquelle Lucas, en patriarche respecté, découvre que sa notoriété lui permet désormais de jouer les sales gosses qui peuvent tout se permettre. Il en use et en abuse, pour le bonheur de tous.
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