Willie désirant s’intégrer au mieux à la culture de son nouveau pays renie ses origines hongroises en devenant un pure produit de la culture américaine sans même pouvoir effleurer le rêve américain.
Grâce à une caméra immobile, J.Jarmusch, capture parfaitement l’architecture froide, dénuée de vie, les intérieurs modestes et miteux dans lesquels les personnages évoluent et se cherchent sans parvenir à trouver refuge.
J.Jarmusch sait capter ces instants insignifiants de la vie que sont l’attente et l’ennui d’une jeunesse prise en étau entre espoir et désillusion. Las d’attendre, seule la fuite vers des espaces inconnus leur permet d’échapper à la monotonie de leur quotidien. Cependant, la consolation des espaces inconnus n’est que de courte durée car les protagonistes sont vite rattrapés par une amère déception qui les confronte à la fatalité de leur destin. Alors, dans un dernier espoir Eva se rend à l’aéroport pour tenter de rejoindre l’Europe.
Quant à eux, Willie et Eddie se précipitent à l’aéroport pour retenir Eva qui semble avoir prit un avion pour Budapest. L’embarquement ayant commencé Willie prend donc un billet pour empêcher Eva de quitter les Etats-Unis. Eddie observe impuissant l’avion décoller.
Ayant refusé de clore son périple sur un échec en revenant si rapidement d’où elle vient, elle décide de revenir vers Willie et Eddie. Elle désenchante rapidement lorsqu’elle découvre leur chambre d’hôtel une nouvelle fois vide et prend conscience qu’elle est condamnée à tourner en rond.
Avec humour et réalisme Jim Jarmusch peint le tableau d’une jeunesse immigrée en perpétuelle fuite face à la désillusion d’un monde qui ne cesse de les décevoir.