Les enfants prennent la tangente

Les Parker habite depuis peu une petite ville de l'Outback australien. Une nuit, leur fille de 15 ans et son petit frère disparaissent. Le désert, la chaleur, des disparitions mystérieuses : tout cela évoque des souvenirs de bons films australiens à commencer par Picnic at Hanging Rock. Strangerland ne manque pas d'atmosphère mais le scénario est mal écrit, les plans sur la nature, qui reviennent en boucle, plus captivants qu'une histoire qui tourne en rond et ne débouche sur rien. Le film se veut le portrait d'une famille dysfonctionnelle où entre le père violent et renfermé et la mère névrosée, les enfants auraient quelques raisons de prendre la tangente. Hum. Strangerland est alourdi par un paquet de scènes sans intérêt aucun et une musique cauchemardesque. On pourra être plus nuancé sur l'interprétation : Nicole Kidman n'est pas mauvaise quand elle joue "naturellement", Hugo Weaving a une vraie présence et Joseph Fiennes, malgré une palette d'expressions limitée colle bien à son rôle fruste. Présenté à Sundance, le film n'a pas vraiment reçu un accueil chaleureux. C'est compréhensible.