Faire une suite d’un film qui a cartonné en son temps est une envie louable et compréhensible. « Strangers » dix ans plutôt fut un tel succès pour son genre et son budget que l’on peut imaginer que le tel délai entre les deux films fut le temps nécessaire pour trouver de nouvelles idées/protagoniste/méchant/pizza pour renouveler l’expérience. Et bien ... pas tant que ça.
Alors on remplace le couple qui rentre de mariage par une famille en crise à cause de la gamine peste et parents forcés de la placer en pension pour lui apprendre la discipline. Rajouter également à cette triplette un grand frère pas du tout concerné et vous avez un quatuor cliché du film d’horreur bas de gamme. Cette jolie bande se dirige dans la joie et la bonne humeur vers un camping morbide où loge un oncle pas cher rapidement assassiné par la même triplette de joyeux lurons que le premier film. Et avec qui notre famille va forcément se retrouver à jouer à un gentil cache-cache pour leur vie.
Facile à comprendre : le film ne raconte rien. Les tueurs tuent pour tuer, sans aucune autre motivation et les gentils sont bien trop stupides. À comprendre par là que ce « Stranger » n’est qu’un slasher comme les autres. Un méchant entre un Jason lowcost dans son immortalité mu par un amour sans borne à vouloir écraser des gens sous sa voiture (« Christine » ?). Si ses deux acolytes s’en sortent avec un peu plus d’honneur, notons dans le camp d’en face un grand frère extrêmement idiot dont la suite de réaction random feront hurler. Entre le fait de tenir en joue une des psychopathes juste après ses multiples agressions et ne pas lui en planter une entre les yeux et préférer partir en courant ou encore le coup de se bagarrer plutôt efficacement dans la piscine mais de s’enfuir en marchant le dos tourné pour mieux se faire poignarder... On en viendrait presque à encourager les tueurs de faire terminer tout cela plus rapidement.
Tout n’est pas forcément à jeter non plus, le côté « meurtre sans émotions » sous des musiques disco des années 80 reste particulièrement amusant, la photographie est plutôt belle également, le film refusant le montage épileptique pour des scènes de découpages lentes et joliment illustrées.
Mais en dehors de ça, c’est fade, c’est mou, c’est très téléphoné et même si l’on ne s’ennuie pas, on ne s’amuse jamais vraiment. Entre son casting agaçant au possible et un manque d’humour laissant le film s’enfoncer dans la niaiserie de son désir de thriller trop sérieux, ne reste qu’à se consoler avec sa courte durée pour ne pas passer un trop long moment.