Un film réalisé en 2018 qui sent bon le téléphone filaire, les méchants masqués, les coups de couteau et les coups de hache, bref qui a la patine, la bande-son et surtout le goût d'un bon vieux «Slasher» des années 80, est-ce encore possible aujourd'hui ? La réponse est OUI et le tour de force s'intitule «The Strangers : Prey at Night» réalisé par Johannes Roberts. Le film est la suite respectueuse du «Home invasion» culte «The Strangers» de Bryan Bertino sorti en 2008. L'action se déroule le temps d'une nuit, dans un camp de vacances à proximité d'un lac. Une famille citadine plutôt aisée venue déposer leur fille dans l'internat du coin, (l'Amérique urbaine face à l'Amérique rurale, l'antagonisme incontournable du cinéma d'horreur) va devenir la proie de trois psychopathes masqués à l'aura mystérieuse et aux intentions simples : tuer ! Johannes Roberts ne s’embarrasse pas d’esbroufe, son long-métrage est dégraissé à l’extrême. Une nuit brumeuse, des éclairages spartiates, des cris, du sang, de la douleur, des moments bien tendus (la scène de la piscine est à ce propos excellente), de l'hommage à un certain cinéma,
notamment «Vendredi 13» et sa brume et son ambiance lacustre et surtout «Christine» de John Carpenter que les puristes reconnaîtront
et le tour et joué. C'est bien ficelé, c'est simple, cela ne renouvellera pas le genre mais c'est hyper efficace !