Dix ans après le mini-succès de The Strangers, home invasion intéressant mais mal fichu, revoici les trois tueurs masqués dans une suite tardive sortant finalement en salles chez nous, a contrario de son prédécesseur. Toujours écrit par Bryan Bertino mais cette fois-ci réalisé par Johannes Roberts (The Door, 47 Meters Down), le long-métrage suit désormais une petite famille américaine tout ce qu'il y a de plus classique (l'ado rebelle, le frère sportif, les parents pragmatiques) essayant de survivre à une nuit d'horreur dans un motel.
Reprenant le pitch du premier film en en changeant uniquement le décor, cette suite aurait pu être une petite réussite si la mise en scène de Roberts n'était pas aussi ratée et si le scénario de Bertino, accompagné du ringard Ben Ketai (30 jours de nuit 2), n'était pas aussi indigeste et rempli d'incohérences difficilement acceptables dans un film de 2018. Aucune idée derrière la caméra, aucun sursaut réussi, pas un seul frisson à l'horizon, des clichés à tire-larigot, des références poussives dignes d'une parodie... Prey at Night est une purge.
À l'évidence désireux de proposer une ambiance 80's à la mode, Johannes Roberts n'y arrive jamais, pensant que foutre une chanson de Kim Wilde ou Bonnie Tyler à chaque apparition des tueurs et en filmant quelques néons autour d'une piscine feraient l'affaire. Le bougre aurait mieux fait d'assumer pleinement ses influences et de balancer son intrigue directement dans les années 80, cela aurait fait plus de sens, ne serait-ce que par la caractérisation de cette famille américaine ô combien clichée. Séquences débiles se voulant sérieuses, jump scares ratés et meurtres soporifiques, The Strangers 2 est un plantage incroyablement (et injustement) sorti en salles.