Immersion au cœur d’une école de théâtre Bruxelloise où l’on suit une équipe de film en plein tournage pour faire un reportage sur un cours pas comme les autres. En effet, l’équipe s’intéresse de près au professeur Pierre Radowsky, qui enseigne selon une méthode qu’il a lui-même inventé, à savoir « la pédagogie ouverte ». Sauf qu’en y regardant de plus près, on constate qu’on est clairement loin de la méthode d’enseignement dite classique, ici cela relève plus du harcèlement moral, voir sexuel…
Pour son premier long-métrage, le cinéaste belge Vincent Lannoo réalise un mockumentaire (un faux documentaire) et nous immisce au cœur d’une troupe de théâtre, entre horreur et stupeur, on découvre que face à des étudiants / comédiens en herbe très crédules, leur professeur parvient à faire d’eux, ce qu’il veut, quitte à les rabaisser et à en devenir avilissant.
Dans le même registre que C’est arrivé près de chez vous (1992) de Belvaux & Bonzel, Strass (2002) se distingue par le fait qu’il réponde aux préceptes du Dogme95 (initié par von Trier & Vinterberg). La caméra ne fait plus qu’un avec l’acteur, le spectateur se sent donc au plus proche d’eux, nous permettant de ressentir en frontal toutes leurs émotions. Le réalisateur fait aussi la part belle à l’improvisation, donnant une certaine force de caractère. Pierre Lekeux (le prof tyrannique) y est exécrable, imbuvable et tellement bluffant, il porte le film sur ses épaules, face à ses comédiens et Carlo Ferrante (en proviseur) tout aussi mémorable.
Le film joue avec nos nerfs, nous interroge constamment. Essayant sans cesse de distinguer la réalité de la fiction. Un excellent exercice de style qui gagnerait à être reconnu.
► http://bit.ly/CinephileNostalGeek ★ http://twitter.com/B_Renger ◄