Princesse déchue
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Le documentaire d’Elizabeth Lo est un film-concept, c’est-à-dire qu’il repose sur une idée : filmer des chiens à hauteur de chiens, se mettre dans leur tête et tout montrer de leur point de vue. Hélas, l’idée qui peut paraître intéressante sur le papier ne se concrétise pas sur l’écran. Résultat, on s’ennuie ferme malgré l’idée originelle et quelques sourires esquissés.
Elizabeth Lo suit le quotidien de trois chiens errants évoluant dans les rues d'Istanbul aux côtés de jeunes migrants syriens. On suit donc Kartal, Zeytin et Nazar se promener dans la rue, interagir avec les passants.
On se ballade donc dans Istanbul à hauteur canine. On voit donc tout de leur point de vue. La caméra se meut près du sol, suit les chiens dans une décharge, sur une route passante ou sur une autoroute. On perçoit de les conversations des passants mais sans les comprendre. C’est l’idée de la metteuse en scène. Elle a dû se dire : comment filmer les chiens errant dans Istanbul ? Eh bien, en les suivant comme si on suivait quelqu’un pour un reportage de journal télévisée.
Evidemment, la traduction en image de cette idée n’est pas convaincante. Car ce que l’on voit à l’écran est assez plat et dénué de réels enjeux. Il ne se passe absolument rien. Le mieux que l’on puisse obtenir grâce à ce dispositif est de la spontanéité. Car évidemment, les chiens ne réagissent pas comme nous humains. Ils semblent moins se contrôler. Ce décalage entre les comportements canins et humains crée quelques scènes drôles. Comme quand Zeytin chante en même temps qu’un imam qui appelle à la prière depuis un minaret, ou comme quand deux chiens tentent de se reproduire pendant une manifestation à Istanbul. Ce qui est plaisant également, c’est qu’on voit habitants d’Istanbul interagir avec chez chiens errants. Il y a de tout, des caresses, des insultes, des coups de pied.
Le film est ponctué d’amusantes citations de philosophes grecs comme Diogène qui ont trait aux chiens. Mais j’ai trouvé l’idée stupide car les citations sont plus intéressantes que ce qu’on voit sur l’écran. Le documentaire est immanquablement engagé. Il y a un message excessivement explicite qui plombe le documentaire. L’ensemble est vraiment didactique et a pour but de mettre sous nos yeux des comportements canins proches des comportements humains. Le film est à l’évidence influencé par les théories antispécistes.
J’ai découvert le documentaire dans le cadre d’un festival de cinéma à Bruxelles. Il s’agit du Festival d’Hivers qui a pour thème la ville d’Istanbul. La question de la pertinence de la sélection de documentaire dans cette programmation se pose. Car la documentariste, aveuglée par son dispositif, montre à peine la ville. Bien que les chiens passent leur vie à se balader, on ne voit rien et on n’apprend rien sur cette ville. Ce documentaire est assez pauvre.
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Créée
le 12 mars 2023
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