Dans les bas-fonds de Brooklyn, des sans-abris font régner la loi et l’ordre. Jusqu’au jour où l’épicier du coin met la main sur une étrange caisse de liqueurs. Ni une, ni deux, il décide de la vendre aux clodos du quartier, sauf que cet alcool frelaté va avoir des effets dévastateurs sur les SDF…
Réalisé par Jim Muro, un respectable chef op’ ayant travaillé récemment sur Horizon (2024) de Kevin Costner et qui a adapté ici son propre court-métrage (1984) de 14min pour nous restituer une oeuvre incroyablement dégoulinante de fluides corporels. Film culte pour toute une génération ayant été biberonnés aux films d’horreur en VHS que l’on allait récupérer discrètement au vidéo club, Street Trash (1987) est un joyeux bordel cradingue qui nous entraîne dans un New York malfamé et infâme où les clodos sont dégueulasses (il n’y a pas d’autre mot), se comportent comme des animaux, forniquent dans une casse auto et se murgent la gueule à toute heure du jour et de la nuit.
Malgré un budget restreint, cela n’a pas empêché Jim Muro de réaliser une Série B particulièrement soignée, il n’y a qu’à voir les superbes plans en steadycam (on comprend mieux comment le réalisateur est devenu l’opérateur de steadycam attitré de James Cameron) ou les impressionnants makeup effects lorsque les clochards boivent la gnôle frelatée et qu’ils se retrouvent pris de douleurs intestinales, avant de littéralement se liquéfier, se transformant ainsi en fluides corporels multicolores. Malsain et cradingue, ce film est un petit bijou WTF de putasseries en tout genre (pêle-mêle, on y retrouve de la gerbe, des flatulences, un viol dans une casse auto, un clochard atteint de TSPT post-Vietnam, une teube qui vole, une clocharde aux seins qui se liquéfient, …).
Délibérément outrancier et jouissif par tant d’excès, cette petite prod’ reste encore aujourd’hui, près de 40ans après sa sortie, indétrônable et définitivement culte.
(critique rédigée en 2010, actualisée en 2024)
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