Grand criminel de Boston, le personnage de James J. Bulger disposait de toutes les qualités requises pour faire l'objet d'un biopic, genre très prisé par le cinéma américain. Cela est désormais chose faite avec Black Mass.
Le moins que l'on puisse dire après visionnage du film, c'est que le réalisateur Scott Cooper est quelqu'un de très méticuleux. Il nous livre une mise en scène léchée dont le style renvoie à certains polars urbains des années 70. Hélas, la qualité de la réalisation ne parvient pas à masquer le manque d'âme du film. En effet, les personnages manquent de consistance et ce, à cause d'une intrigue qui s'éparpille dans tous les sens sans jamais réussir à exploiter pleinement ses éléments scénaristiques. Durant toute la séance, on reste donc en surface, le film n'arrivant jamais à nous immerger dans son histoire.
Cela est dommage d'autant plus que Cooper est un réalisateur talentueux et qu'il disposait d'un casting de qualité (il est d'ailleurs sympathique de voir Johnny Depp jouer avec sobriété, ce qui nous change de ses derniers rôles). De ce film, il ressort donc un sentiment de gâchis. Toutes les pièces étaient réunies pour qu'on ait un bon divertissement mais au final, l'alchimie entre celles-ci ne fonctionne pas.
Bref, Black Mass est une oeuvre semblable à son héros : elle manque d'âme. Heureusement, elle se rattrape un peu grâce à sa mise en scène soignée qui nous permet de passer un moment relativement agréable.