Si on ignore que le film est uniquement destiné à un public excessivement jeune, la pellicule est irrémédiablement difficile à avaler. Sur un postulat improbable (des humains adoptent une petite souris en guise d’enfant sans que cela paraisse étrange à quiconque), le film est d’une niaiserie à toute épreuve. Dégoulinant de bons sentiments qui font passer les films de Noël pour des essais psychologiques, ce Stuart Little est un conte de fée au premier degré, sans aucune nuance, terriblement mièvre, qui n’est destiné qu’aux 3-9 ans qui aiment les films mignons. Les autres spectateurs potentiels ne sont clairement pas invités à la séance.
Alors certes, c’est techniquement bien fait, on y trouve quelques détails amusants (une souris en jeans portant une valise) mais l’histoire est un prétexte qui ne trompe personne. Mis en scène par Rob Minkoff, coréalisateur du Roi lion, on sent bien une certaine volonté de faire du Disney en prise de vue réelle mais cela ne fonctionne absolument pas. La mièvrerie du scénario de M. Night Shyamalan (qui, visiblement, faisait ses gammes pour certaines de ses œuvres à venir), l’absence d’humour de l’ensemble et la fadeur (sinon la transparence) des différents personnages condamnent le film à l’indigence.
Les différents chats sauvent le tout du désastre mais le résultat peut quand même difficilement s’apprécier lorsqu’on a commencé à squatter les bancs de l’école élémentaire. Si certains films ont cette capacité à nous replonger dans notre âme d’enfant, celui-ci est trop nunuche. Pas enchanteur et pas drôle, il laisse les grands enfants que nous sommes aux vestiaires.