En rentrant du taf, une infirmière renverse un SDF qui reste encastré dans son pare-brise. Craignant les retombées judiciaires, elle décide de le laisser tel quel, de continuer sa route et d'aviser une fois à la maison...
Sacré film que "Stuck", dont le pitch hallucinant est pourtant tiré d'une histoire vraie. Rangé du gore façon "Re-Animator", son fait d'armes le plus connu, Stuart Gordon tape ici dans le suspense pur et simple, sans bout de gras (80mn, pas une de plus). Série B sociale dont la situation suffit au discours, "Stuck" reste rigoureusement dans ses marques de thriller teinté d'humour noir. Pourtant, on est vite surpris par l'introduction du film, brève mais irréversible dégringolade d'un Mr-tout-le-monde passé au rang de sans abri en l'espace de quelques scènes. Si "Stuck" s'amuse constamment à alterner le point de vue de la victime et du bourreau une fois l'homme coincé au milieu du verre, la toute première partie développe très efficacement ce personnage principal réduit au rang de carcasse mourante.
Articulé autour des stratagèmes de l'infirmière pour garder le secret sur son crime, "Stuck" est également porté par un duo de comédiens fabuleux : Mena Suvari, aussi phénoménale que dans "American beauty", fait face à un Stephen "Droopy" Rea dont la mine blasée sert à merveille la frustration. A quelques cadrages hasardeux près, un vrai très bon petit film, ludique et souffrant à la fois.
Note : zappez la bande-annonce, beaucoup trop généreuse en spoilers.