De manière assez surprenante, le second film réalisé par Jonah Hill est un documentaire sur son thérapeute, Phil Stutz. Car, c'est expliqué, l'acteur est en proie à de fréquentes crises d'angoisse, non seulement par rapport à son métier d'acteur, mais aussi à cause du décès de son frère quelques années plus tôt. Ici, c'est donc Hill qui va interviewer son thérapeute, qui va ainsi parler de sa vie, de ses blessures intimes qu'il partage avec son patient, mais aussi on va voir une forte amitié entre les deux hommes, où les rires se mélangent parfois à de l'émotion.
Pour avoir connu, je ne suis pas le seul au monde, des moments de stress ou d'angoisse, je me suis déjà penché sur plusieurs méthodes afin de me sentir mieux, mais je ne connaissais pas la méthode Stutz, qui est à base de thérapie visuelle. En tout cas, elle aide Jonah Hill à se sentir mieux dans son existence, en dépit de ses blessures. Car on voit en lui quelqu'un d'écorché, mais de sincère dans ses propos.
Le cinéma n'est jamais abordé, mais la forme même du documentaire est originale. Tourné sur plusieurs années, il est le plus souvent en noir et blanc avec quelques scènes en couleur, toujours sur fond vert (ce qui nous vaut un gag en début de film) pour faire croire qu'on est dans le cabinet de Phil Stutz, et avec quelques interventions de l'équipe de tournage, où on a quelques scènes avec des effets spéciaux. Mais le fond est avant tout celui de la discussion franche, parfois salée, mais toujours dans la bonne humeur.
Avec son premier film, 90's (que je n'ai pas vu), Jonah Hill semble cruser un sillon personnel, loin des comédies grasses où on le connaissait surtout, et là, il se montre parfois touchant, car Phil Stutz aura été pour lui une sacrée bouée de sauvetage. Alors c'est un vieux monsieur de 74 ans, atteint par la maladie de Parkinson, il se montre jeune dans ses propos. Pour finir, le documentaire a été (co)produit par Joaquin Phoenix et Rooney Mara, preuve de l'intérêt pour cet étonnant personnage, et sur le bien qu'il peut procurer.