Suburra ou l'exemple même du film passer inaperçu alors qu'il aurait dû être un grand succès. Une véritable claque, un scénario en béton sur fond de guerre des gangs à Rome, des acteurs au sommet de leurs formes, bref, tout est réuni dans ce film pour vous faire passer un agréable moment.
Je suis tombé sur la bande annonce de ce film tout à fait par hasard en cherchant des nouveaux films à voir dans les innombrables page d'Allocine et j'ai été subjugué par la puissance de la bande annonce: une bande annonce très sombre, très dense, ne révélant rien de l'histoire sur la bande son de M83, je me suis dis allez je le regarde dès que je l'ai téléchargé et j'ai eu absolument raison.
Suburra c'est le nom d'un quartier de Rome, un quartier malfamé qui est sous le feu des projecteurs car un porjet immobilier de grande ampleur voit voir le jour. Mais ce projet immobilier attise la convoitise de trois grands piliers de Rome: la politique, le Clergé et bien sur la mafia. Ce mêle également à cette lutte deux gangs ennemis qui vont menacer le bon déroulement de l'opération. La mafia décide d'envoyer un de ses hommes de main pour calmer le jeu...
Comme je l'avais dis, le scénario de ce film est impeccable, il suit une ligne sinueuse entre beaucoup de personnages mais c'est tellement bien écrit que l'on ne s'y perd pas et au final, chaque chose est à sa place. Adapté d'un roman du même nom, le réalisateur Stefano Sollima réussi à rendre ce film vraiment unique. En étroite collaboration avec ces 2 scénaristes les trois hommes parviennent à réaliser un des monuments visuels de l'année 2015, une année déjà bien remplie.
La grande force du film se trouve dans sa mise en scène, cela faisait longtemps que je n'avais pas vu une mise en scène de ce genre, je m'explique: Jouer sur une musique électronique dans les moments les plus dramatiques est une astuce redoutablement efficace, ajouter à cela le jeu des acteurs parfaits et vous obtenez une mise en scène digne des meilleurs Scorsese, un des patrons du genre. Il y a vraiment des scènes de grand cinéma, avec des plans séquences à plusieurs caméras très efficace et qui permettent de maintenir une tension palpable chez le spectateur. Pour ma part, c'est la première fois que je voyais une scène comme celle du supermarché mais je n'en dirai pas plus pour ne pas vous gâcher le plaisir.
Il y a également un autre point sur lequel je veux revenir: après la trilogie du Parrain, chef d'oeuvre inclassable du septième, c'est le premier film que je vois dans lequel j'ai retrouvé le code d'honneur de la mafia aussi bien transcrit, cela est important à souligner car cela montre l'intention des scénaristes à respecter les oeuvres plus anciennes qui ont changé la face de la mafia pour certains.
Les acteurs ont vraiment des têtes, j'entend par là qu'on est pas dans un film américain stéréotypé où ls mafieux doivent avoir une certaine tête, des répliques cucultes ou bien le caractère d'un Bruce Willis, grand acteur que je respecte. Ici, on a le droit à du vrai niveau, les acteurs sont pleinement dans leurs rôles et ne souffrent pas des limites d'ouverture à un certains publics. Et pour moi, ce genre de film a besoin d'avoir cette non ouverture au public, je veux dire que le film doit être tourné pour vraiment montrer quelque chose, pas pour rapporter des billets à la production.
Suburra n'a pas la prétention d'être ouvert au public, de par principe que le film est déjà interdit aux moins de 16 ans, mais pour moi, il aurait largement le droit à un succès public tant sa réalisation impeccable et ses acteurs, italiens pour la plupart, sont excellents. Un grand film du genre, mais attention à ne pas le mettre devant tous les ages. Une fresque sombre et poignante.