Avant tout, je suis un fan de Z. Snyder. 300, Watchmen sont autant de faire-valoir pour un réalisateur qui selon moi sait transmettre sur pellicule (ou disque dur) l'essence du trait et de la structure d'une bande dessinée.
Mais revenons-en à Sucker Punch. Comme nombre d’œuvre, ce film possède plusieurs niveaux de lecture. A chacun de plonger dans l'univers ou de rester en surface avec les moustiques.
Au premier abord Sucker Punch peut apparaître comme une succession de scènes de combat stylisées à l'excès entrecoupées de séquences plus ou moins morbides (asile ou maison close), une apologie du zoom sur petites culottes et autres bustiers le tout arrosé au sang de zombies, gobelins ... En sommes pour une partie des spectateurs ce film restera un délire pour "geeks" ayant un trop plein de kleenex à utiliser.
A cela vient naturellement s'ajouter cet aspect philosophique sur l'illusion de liberté de nos vies et les moyens de retirer nos chaînes. Le film défend la cause d'une liberté accessible dans nos pensées, au sein d'un monde créé de toute pièce pour et par nous. Que l'on adhère ou pas au message reste la seule ambiguïté.
Cependant, Sucker Punch, pour peu qu'on s'y attarde tangue viscéralement vers Shutter Island ou autre Inception, ne serait-ce que par le scénario. Au début du film une voix Off nous parle d'anges apparaissant dans nos vies pour faire bouger les choses, nous amener là où nous "devrions" être. Le début du film commence sur une ouverture de rideau, Baby Doll apparaît et le narrateur nous conte cette belle et sombre histoire de ces anges incarnés sous diverses formes. Avec une faible attention, on peut remarquer que la voix Off n'est autre que celle de Sweet Pea. Baby Doll, avec son apparence de poupée et son nom tout indiqué, n'est-elle pas cette poupée, ce réceptacle, cet ange que l'on nous narre? Sweet Pea, enfermée à l'asile, ne s'est-elle pas créée un ange/leitmotiv? L'héroïne n'est-elle pas cachée derrière les couettes de cette petite blonde au demeurant totalement SHWING (Méga Teuf Excellent).
J'aime à penser que la réflexion de ce film va au-delà des consensus du geek et de l'appât appelé culotte. Le "ecchi" possède un fort pouvoir mais l'engouement pour cette œuvre va bien au-delà d'un besoin de chair.