[Critique initiale 30/08/11]
Quelle purge mes amis.
En un mélange original de challenge personnel et de masochisme, je m'étais fixé l'objectif de voir Sucker Punch. Possiblement en entier.
Mon abnégation et ma volonté étant, elles aussi, limitées (un peu comme Zack Snyder en fait), je pense que la seconde partie du plan restera lettre morte.
Par où commencer...
L'héroïne est dénuée de... tout ?
Charisme, talent, beauté, grâce, expressivité, naturel. Elle n'a rien.
De Barbie on ne conserve que le côté plastique, pas la finesse ou la beauté, ni même le bon goût de fermer sa gueule.
Dans les combats elle se meut comme... je ne trouve même pas de mot pour désigner cette absence totale de classe que même des effets spéciaux à chier mais omniprésents ne peuvent gommer.
Ses copines putes sont tout aussi surmaquillées qu'elle, sans que cela suffise à conférer la moindre originalité ni la moindre personnalité à "l'univers" que copain Zacky semblait vouloir développer.
Ben oui, quand on n'a pas de scénario... Ah, petite digression ici. La seule chose que je lui concède, c'est bien l'honnêteté.
Il ne fait même pas SEMBLANT d'essayer de raconter quoi que ce soit.
C'est ouvertement un... truc, je ne dirai même pas film, qui mise de façon tout à fait transparente l'intégralité de son succès (ou absence de) sur l'esthétique.
On essaie pas d'expliquer cette histoire de danse, encore moins que ça se fasse de façon progressive.
Non non, Babydoll se découvre soudain des pouvoirs, qu'elle sait exploiter immédiatement.
Bref. C'est loin d'être le plus aberrant.
Mais, me rétorquera-t-on, pourquoi chercher du réalisme, c'est un film onirique bon sang.
Et d'ailleurs la danse est symbolique blabla, c'est pour s'évader quand on la baise ou je sais pas quoi.
Ouais super, très intéressant.
Oui, je disais donc quand on n'a pas de scénario, on essaie de compenser avec le style.
On donne des noms stupides mais kifonpeur toussa, que ouais ouais c'est vraiment la mafia là mec, on a des surnoms de ouf et tout.
Empreinte graphique, bande-son spatiale, si si on sent qu'il a essayé un peu mais c'est l'échec total quoi.
En fait de "patte" visuelle, du maquillage à la truelle (y compris pour les hommes d'ailleurs), des couleurs criardes et un côté pseudo-glauque qui ne prendra jamais. N'est pas Tim Burton qui veut.
Au niveau de la bande-son, je vous dirai simplement que lorsqu'on a massacré coup sur coup Eurythmics et les Pixies dès les premières minutes du film, on peut bien faire tout ce qu'on veut, on ne me récupérera pas.
Surtout pas en piquant le reste à Matrix.
Ah, parlons-en.
C'est super génial de vouloir copier Matrix.
Je l'ai déjà dit, pour moi le manque d'originalité n'est pas nécessairement une tare, dès l'instant où c'est bien fait, et où on apporte sa touche personnelle.
Là... Aucune des deux conditions n'est remplie.
Des plans quasi à l'identique mais en moche; comme ces balles qui tombent de la mitrailleuse filmées en contre-plongée.
Ou la tentative de faire des combats chorégraphiés mais où l'actrice (ou pire, sa doubleuse ? Mon dieu j'espère que ce n'était pas une cascadeuse, sinon j'ai pitié) a tellement l'air d'une godiche que, faute de spectaculaire, ça sombre dans le ridicule.
D'ailleurs l'usage et l'abusage du gros plan comme de la contre-plongée deviennent rapidement saoulants, à l'image de beaucoup d'autres choses.
Je vais m'arrêter là, tout comme j'ai arrêté le film après une heure de supplice.
On aurait dit une mauvaise adaptation d'un mauvais jeu vidéo.
Et comme le cinéma c'est pas de l'arithmétique, moins par moins ça ne fait pas miraculeusement plus.
Pour vous dire l'étendue de mon désespoir, j'en suis réduit à user du vocabulaire de Torpenn : grotesque. Ce BIDULE est grotesque.
Et pourtant, l'homme ne manquera pas vous confirmer et l'ampleur de mon mauvais goût, et de ma persévérance y compris lorsqu'il s'agit de défendre des causes perdues, aussi irrécupérables soient-elles.
Mais là, c'était juste bien trop pour moi.
Navré.
[Edit 08/05/12]
Voilà.
Je l'ai subi jusqu'au bout.
Et en version longue, pour éviter les lamentations du type "oh mais les scènes supplémentaires apportent tellement...".
Bordel, le divorce est consommé.
Alors ceux qui me connaissent savent que j'évite au maximum ce genre de jugement à l'emporte-pièce, mais ici c'est inévitable : quelle daube, putain mais quelle daube.
Y'a rien à sauver.
Rien.
J'en avais pas parlé initialement dans la critique mais bon sang ces ralentis de merde...
Tout ce qui est rajouté empire encore la situation, bordel de BORDEL.
Une scène de chant, je déteste les scènes de chant.
La séquence "seconde guerre mondiale" est encore pire que dans mes souvenirs.
Y'avait un putain de mécha lapin rose dans la version cinéma, sérieusement ? Oui ? Je sais pas ce qui serait le pire, qu'ils l'aient rajouté ou pas.
Ah ouais dans la rubrique massacre musical, on rajoute maintenant Queen. Un medley parfaitement douteux déjà, mais en plus remixé façon rap. Je suis sérieux, c'est dedans.
Franchement y'a même pas à chercher, je rentre officiellement et irrémédiablement dans le clan des haters.
Jusque là c'était pas le grand amour, mais des amis proches ont beaucoup aimé ce truc, et en plus je l'avais pas regardé jusqu'au bout. Donc je préservais un tant soit peu de doute, aussi infime soit-il.
Ce temps est révolu.
Visuellement, esthétiquement, auditivement, scénaristiquement, tout est à chier.
C'est pas original, et c'est pas original mauvais, ultra mauvais.
Alors déjà je dénonçais la repompe sur Brazil et L'échelle de Jacob, mais en plus Snyder lui-même annonce sans trembler des genoux s'être "inspiré" d'un obscur court-métrage, An Occurrence at Owl Creek Bridge.
C'est même pas une putain d'idée à lui, peut-être le dernier point qu'on pouvait encore lui concéder.
Je hais ce film, au dernier degré, c'est le niveau zéro de la culture cinématographique, et vidéoludique (puisque c'est un gerbant ersatz de jeu vidéo, ça aussi raté).
Il assume même pas sa violence, ni physique ni verbale (censure des "fuck" et "bitch" pour le sacro-saint PG-13), il n'assume pas son côté sexuel.
Il foire tout, il ne revendique ni n'assume rien.
Les scènes d'action sont merdiques. Les personnages sont merdiques. L'histoire est merdique.
C'est une insulte à l'intelligence, à l'art, à la philosophie et à tout ce qui fait de nous des êtres humains.
Vous pouvez me taxer de faire de la provoc gratuite, mais je vous jure que je n'ai pas dit ici la moitié des choses que je ressens après ce calvaire.
Je l'annonce pour la première fois sur ce site : ce n'est plus la peine de débattre de ce film avec moi.
C'est une merde, c'est probablement la pire bouse sur laquelle j'ai eu le malheur de poser les yeux et les oreilles.
Je laisse Vercingetorix premier de mon Flop10 pour des raisons purement affectives, mais au niveau mérite, c'est virtuellement Sucker Punch qui emporte la palme, et de loin. Aucune compétition.
Ma seule satisfaction c'est d'en avoir fini avec cet étron. Je n'y reviendrai plus jamais.
J'ai fait le tour, j'ai vu la version longue, j'ai lu les théories plus ou moins délirantes autour des "explications" de choses qui sont pourtant explicitement montrées dans le film. Je suis partagé entre l'hilarité, le désespoir, la pitié, le mépris, la haine, avec une préférence pour ces derniers.
End of the story.