Un jeune linguiste tente de réunir les deux derniers locuteurs d'une langue vouée à disparaître. Malheureusement, ces deux-là ne se parlent plus depuis 50 ans. Sauf erreur, le superbe Paupières bleues est le seul film du cinéaste mexicain Ernesto Contreras à avoir été distribué sur les écrans français. Je rêve dans une autre langue séduit d'abord par son thème, la mort d'une langue, et aussi de la culture et de l'environnement qui l'accompagnent, même si, finalement, le film nous embarque vers un autre récit, longtemps en arrière, d'une amitié entre hommes, teintée d'amour, qui s'est transformée en rancoeur recuite. Contreras fait preuve d'une grande délicatesse dans sa mise en scène et y ajoute une pincée de réalisme magique. L'idiome du village n'est finalement qu'un prétexte pour raconter une histoire qui rappelle, un peu, une autre qui s'est passée du côté de Brokeback Mountain. Mais comme la manière de faire est élégante et intelligente, on se laisse aisément émouvoir malgré quelques scories narratives.