Sueurs froides par ngc111
Spoilers !
A partir d'un pitch simple, Hitchcock nous emmène dans une histoire plus travaillée que ce que l'on pouvait en attendre, développée lentement et patiemment, à l'aide de personnages d'une subtilité magnifique aux intentions profondes et mises en évidence avec brio par le jeu d'acteurs de James Stewart et Kim Novak.
On ne cesse de se demander si le film va pencher vers le surnaturel (possession de la femme puis de l'enquêteur par le fantôme d'une aïeul espagnole), vers l'adultère prévisible (la femme qui trompe son mari avec celui chargé de la suivre), vers la romance tragique (ils s'aiment mais elle se suicide), vers le drame sur fond de folie et de troubles psychologiques (il devient fou après qu'elle ait été folle elle-même)... et la réponse est un peu de tout cela finalement. Et ce même si un twist scénaristique viendra ramener le film vers un genre policier plus conventionnel.
Mais au-delà de toute considération autour de l'intrigue, de qualité certes, il convient d'apprécier et de remarquer le duo formé par ce couple romantique, charmant, qui rend chaque échange entre les deux amoureux passionnant et mémorable. A ce titre la première rencontre après la tentative de noyade de la jeune femme est une séquence vraiment parfaite dans sa mise en scène et dans son exécution.
On reprochera tout de même au grand réalisateur d'avoir parfois abusé des passages de filature en voiture et d'avoir fait durer la fin du film à la limite de la lassitude. Une fin un tant soit peu gâchée par la chute ridicule de la jeune femme, d'ailleurs.
Vertigo mérite en tout cas sa place dans le panthéon du cinéma, et le couple vedette du film de s'afficher parmi les plus célèbres du septième art.
Vertige de l'amour pour un couple charmant, vertige des sommets pour un film haut perché.