Madeleine déambule dans San Francisco, Scotty la prend en filature. Elle est « la proie », lui « le chasseur ». Tout comme le reste du film, cette séquence est une illusion dans laquelle le spectateur plonge la tête la première, avec son personnage principal.
Nous sommes en fait dans un labyrinthe, construit par Madeleine et Hitchcock, main dans la main, fait de couches de récits qui nous perdent.
Madeleine entre par une porte, traverse une pièce, sort pas une autre porte. Chaque nouveau lieu est un chapitre du mensonge qu’elle nous conte. Elle se met en scène, et nous laisse croire que nous récoltons des informations sur elle à son insu, alors qu’elle mène la danse et nous égare.
À la fin, Scotty comme le spectateur, victime des images, se retrouvent coincés sans le voir, au cœur d’un dédale.
La mise en abime est discrète mais vertigineuse.