"Il était une fois un cinéphile qui s'ennuyait seul devant sa télévision. Il décida de l'allumer en rédigeant son bouquin et voit la programmation des chaînes : Eyllafalljokul (je me moque du titre), le coeur des hommes 3 et les Beaux Gosses, sans compté un petit film avec les Charlot. Oui autant dire qu'il n'était pas vraiment joyeux, surtout quand il voit que Philippe de Chauvron va faire un film qui lui rappelle à quel point le cinéma français peut toujours aller plus bas. Mais un coup d'SMS de mon rencard cinéphile et distingué lui redonna le sourire avec cette phrase : Regarde Arte, il y a Vertigo. Pas le Vertigo en noir et blanc, mais remasterisé et en couleur ! Du coup il se précipite sur la chaîne pour voir le film. Mais découvrit que ce film n'est pas un chef d'oeuvre ni le meilleur film de tous les temps (en même temps on a Star Wars V qui a mis tout le monde d'accord). Mais ce film montre à quel point Hitchcock est un réalisateur génial. Et que ce film n'a qu'un seul et unique défaut. Celui d'être une icône intouchable."
Alfred Hitchcock présente...
...un drame policier dans ce qu'il y a de plus classique. Un film qui visiblement n'aurait pas du être remasterisé en couleur. En effet le charme vintage du noir et blanc lui allait mieux. En couleur, les défauts ressortent beaucoup trop. Ce film a fait son âge et ça se voit. Je ne parle pas du Vertigo shot toujours aussi efficace, mais de certaines séquences oniriques. Sans comptés les dialogues. Ils étaient prenantes à l'époque mais plus maintenant. A la limite, ce n'est pas vraiment gênant car il y a beaucoup de séquences muettes où c'est le film et la mise en scène qui raconte mieux l'histoire. Voilà, j'ai listé les défauts qui font que ce film n'est plus le meilleur film de tous les temps. Parce qu'à part ça, je suis désolé mais CE FILM EST EXCELLENT !!!. La musique, les effets de lumières, la mise en scène, tout est parfait ! Et la couleur, même si elle ressort les défauts, ressort encore plus les qualités du métrage. On ressent l'ambiance des films des années 60 et des polars noirs (même s'il est assez différent des films noirs). Bref, ce film est un modèle du genre dans la réalisation. Et ce qui importe aussi ce sont les personnages bien traités.
Un privé dans la tourmente
Dans le rôle de John Ferguson alias Scottie nous avons James Stewart. Inutile de présenter cet acteur dont le seul "faux pas" restera la voix de Billy Burp dans Fievel au Far West (cela dit j'aime bien ce film). Il joue très bien le rôle de l'ancien flic tourmenté par sa peur du vide qui l'empêche d'être efficace et subjugué par la beauté de Madeleine. Cela dit, il est malgré tout assez lucide et pas dupe ce qui en fait un personnage niais de prime abord mais vraiment fun et attachant au final.
Madeleine/Judy (Kim Novak) est aussi un bon personnage. Mystérieuse, elle est paradoxalement celle qui est enveloppé d'un secret encore plus grand et qui sera aussi tourmenté voir plus que Scottie. Personnage attachante, elle sera encore plus tragique.
Les autres personnages ne sont pas aussi marquants mais quand même présent. Cela faisait du bien de voir Marjorie Wood jouée par Barbara Bel Geddes (on ne dit jamais de mal d'Ellie Ewing en ma présence, c'est ma grand-mère), elle est intervient peu mais elle est sympathique. Pareil que Gavin joué par Tom Helmore.
Le film se concentre principalement sur Scottie et exploite bien ce personnage sans oublié de développer les autres en annexe en particulier Madeleine (pourquoi la VF a renommé Lucy ?)
Le thème sur la peur
Le film raconte l'enquête de Sottie sur le mystère qu'il entoure Madeleine et leur histoire d'amour. Mais l'enquête est une façade. Tout comme l'amour. Bref, tout le film est une façade. Le sujet principal est la peur. Ou plutôt les peurs. Sottie souffre d' acrophobie à cause d'une opération qui a mal tourné et cette peur le hante. Tout le film repose sur cette peur qui le paralyse
et qui a aussi coûté en apparence la vie de Madeleine
Et il va trouver le moyen de guérir de cette peur. Mais le film ne le fait pas de manière frontale semblant se débarrassée de ce point scénaristique. Sauf que le film s'interesse à une autre peur en même temps, celle de Judy
En effet suite à la rencontre entre Scottie et Judy dont il remarque la ressemblance, on apprend que Judy et Madeleine ne font qu'une seule et même personne et que cette dernière a peur d'être découverte
Le film gère bien la transition entre les 2 peurs, même si la résolution de celle de Sottie est visuellement assez précipitée. Et quant à la fin, même si elle est décevante d'un point de vue narratif, elle est satisfaisante d'un point de vue thématique
A la fin, Scottie brave sa peur et confronte Judy à ses mensonges et ses manigances et sur le fait qu'elle et Gavin se sont servit de lui afin de tuer la véritable Madeleine. Mais l'apparition dans l'ombre d'une none lui fit perdre l'équilibre de peur et elle tombe du clocher, alors qu'elle se demandait ce que le couple faisait là.
Cette fin est vraiment génial car elle démontre que la peur peut être un frein voire néfaste pour l'individu. Cependant, à première vue, on peut voir que ce film ne traite que l'aspect néfaste de la peur et non le faite qu'elle appelle à la prudence. Mais en réalité, pas vraiment
Lors des rendez - vous entre Judy et Scottie, Judy craint que se dernier découvre tout, mais peu à peu baisse sa garde en n'ayant plus peur de lui et en assumant son amour en tant que Judy et non Madeleine et en assumant presque physiquement le personnage de Madeleine. Cela dit, elle a commis l'erreur en mettant le collier en diamants rouges de Carlotta, signe que Madeleine aimait bien s'identifier au personnage.
Bref, le thème est très bien abordé dans ce film et cela de manière maîtrisé
N'ayons plus peur des mots
Ce film est excellent. De l'excellent Hitchcock (qui fait un petit coucou), un bon drame psychologique et des personnages bien traités. Mais je ne le considère pas comme un chef d'oeuvre ou le meilleur film de tous les temps car il a trop vieilli (même si ça ne gène pas le visionnage). Bref, la peur mène à la haine, la haine mène à la colère et la colère mène à la souffrance (comme quoi Star Wars 1 a quand même de bonnes répliques !). Question indiscrète, comment doit-il remercier son rencard ?