Sugar Man, c'est l'histoire complètement folle de Sixto Rodriguez, un homme qui mériterait d'être davantage connu.
Totalement impensable de nos jours avec les nouvelles technologies qui permettent de retrouver n'importe qui en peu, voire très peu de temps, l'histoire de ce musicien folk est aussi touchante qu’irréelle. Rodriguez est un artiste obscur au talent certain. Comme beaucoup avant lui et tout autant après, il ne connait pas le succès malgré des chansons d'une qualité évidente. Il décide donc de retourner travailler dans le bâtiment et durant des années, des décennies même, il vit sans savoir qu'à des milliers de kilomètres de là, il a acquis le statut d'artiste culte, de légende de la chanson.
Il faut attendre la fin des années 90 pour que des fans sud-africains décident de partir à sa recherche afin de connaître la vérité à son sujet.
C'est à ce moment que commence le conte de fées. Quelle était la probabilité que Sixto Rodriguez soit quelqu'un d'aussi bien ? 1 chance sur 1 000 000 peut-être ?
On rêve donc que justice soit faite pour un homme aussi droit, honnête, et talentueux. Un homme qui a ses particularités, certes, mais qu'on ne peut s'empêcher d'aimer. Ainsi, la scène du concert est pleine d'émotions et semble magique.
Depuis que je regarde des documentaires de Michael Moore, dont la subjectivité relève presque de la malhonnêteté intellectuelle tant il occulte le moindre argument de l'opinion adverse, j'ai tendance à prendre recul sur les documentaires en général. Bendjelloul est fan de Rodriguez, il l'embellit donc certainement, mais on ne peut résister à ce personnage et cette histoire qui nous touche en plein cœur par son côté inattendu. La BO entièrement tirée du répertoire de Sixto Rodriguez est de très bonne facture et le montage cohérent avec l'arrivée du musicien en milieu de documentaire.
Une question nous taraude sur la fin, où est donc passé tout cet argent qui aurait dû lui revenir ?? Mais quelque part, on s'en fout, c'est la musique qui en sort vainqueur.