When Heroes Go Down ♫
Le projet Sully pouvait être une nouvelle occasion de célébrer le all american hero, le type normal soudain pris dans une situation extraordinaire, devenant infaillible et porté au rang d'icône...
le 30 nov. 2016
63 j'aime
15
A 86 ans, Clint Eastwood remet le couvert, deux ans après son dernier film American Sniper. Avec Sully, Eastwood passe du film de guerre au film catastrophe, en adoptant comme toujours une mise en scène tout ce qu’il y a de plus sobre. La structure narrative est assez simple : après l’exploit de Sully, la compagnie enquête sur les conséquences de l’accident et la réaction des pilotes. Ainsi, tout le film consiste en un interrogatoire dans un bureau (comme The Social Network) avant de finir dans une cour d’audience, lorgnant du côté des films de plaidoirie (M. Smith au Sénat, 12 hommes en colère ou bien Philadelphia).
Les séances d’interrogatoire permettent à Sully de se souvenir de l’événement à travers des flashbacks . Il y a donc un va-et-vient entre le présent, la vie normale et banale de Sully (quoique transformée après l’exploit) et le passé, au cœur de l’action, reprenant cette alternance de American Sniper. Cette alternance entre le passé et le présent permet une introspection, une interrogation du passé en mettant en avant ici le doute que peut avoir le « héros » sur ses actes et sur sa vraie valeur, donc sur la signification du mot « héros » lui-même. En effet, le cinéma américain a mis et met toujours en avant ses héros infaillibles et indéfectibles, ne cessant au fil des années d’imaginer des postures de plus en plus difficiles. Plus que tout autre, le cinéma de Clint Eastwood met cette question de l’héroïsme au centre de son cinéma comme il le fait avec Impitoyable ou American Sniper. Sully n’est pas sûr d’être un héros ni de vouloir en être un. Les accusations de la compagnie n’en finissent pas de le faire douter. Peut-être n’a-t-il pas fait les bons choix, peut être aurait-il pu rejoindre un aéroport ? Après l’amerrissage, la première obsession de Sully est le comptage. Combien de personnes ont réussi à rejoindre la terre ferme ? L’éventualité d’avoir perdu dans l’événement un voyageur, par sa faute, est sa première peur. Un profond soulagement le gagne quand il entend le chiffre tant attendu : 155 passagers, aucun disparu.
https://www.cineseries-mag.fr/sully-un-film-de-clint-eastwood-critique-83504/
Créée
le 2 déc. 2016
Critique lue 251 fois
6 j'aime
D'autres avis sur Sully
Le projet Sully pouvait être une nouvelle occasion de célébrer le all american hero, le type normal soudain pris dans une situation extraordinaire, devenant infaillible et porté au rang d'icône...
le 30 nov. 2016
63 j'aime
15
La notion aux contours les plus flous et à la géométrie la plus variable est sans doute celle du con. On pourrait se contenter, pour donner une idée de la complexité du concept, de reprendre le...
Par
le 8 janv. 2017
52 j'aime
19
Alors, le petit Clint, on l'attend au tournant, une fois de plus. On le connaît, le gaillard. Ça fait 45 ans qu'il nous bassine avec ses histoires de héros, et au moins 20 ans qu'il nous dit, par...
Par
le 7 déc. 2016
43 j'aime
14
Du même critique
Saluer la qualité intrinsèque d’un reboot de nos jours est devenu rare dû au nombre et à la standardisation de ces derniers, réduits à l’état de simples divertissements liftés en effets spéciaux...
Par
le 3 août 2017
13 j'aime
4
Ça commence par un visage. Fatigué. Endormi. Abattu. Ce visage, c’est celui de Sandra, modeste employée d’une entreprise de panneau solaire qui va être confrontée à la sauvagerie et l’âpreté du monde...
Par
le 10 juin 2014
9 j'aime
3
(...) American Sniper divise. Plus gros succès de son metteur en scène sur le territoire américain, devant Gran Torino, le film est taxé de propagande belliciste par les uns et de portrait...
Par
le 23 févr. 2015
7 j'aime
2