La première pipe
Pas terrible. Je m'attendais à mieux. C'est assez chiant, il ne se passe pas grand chose et en plus on sent que l'auteure veut se la jouer cool, mais c'est tellement forcé que ça en devient pénible,...
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le 14 nov. 2019
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Des teen movies profonds, en y réfléchissant, il est vrai qu'il n'y en a pas des masses. Diabolo Menthe, Breakfast Club, Fucking Åmål, Virgin Suicides, Donnie Darko, Thirteen, My Summer Of Love, Naissance Des Pieuvres, Juno, The Myth Of The American Sleepover, Ginger & Rosa ou encore Charlotte A 17 Ans en font indéniablement partie. Et dans un style un peu plus réaliste et cru, il y a aussi les deux premières saisons de la série britannique Skins. Pourtant, l'ensemble du grand public a visiblement toujours préféré célébrer La Boum ou American Pie. Voire même la relation ultra toxique entre deux ados dans L'Amour Ouf, incompréhensiblement acclamé comme étant "romantique" par quelques millions de téléspectateurs (décidément, le monde marche sur la tête).
Summer '03, titré Summer Love en France, s'est fait éreinter par le public français lors de sa sortie car jugé "trop classique" et "sans grande originalité". What ?!?... À part bien sûr une poignée d'hommes qui se pensent exceptionnellement virils et qui ne connaissent strictement rien (ou qui ne portent aucun intérêt) à la sensibilité féminine, j'ai du mal à comprendre comment l'on peut juger aussi hâtivement et aussi inintelligemment cette œuvre intégralement composée par une femme narrant ses propres expériences. Si, effectivement, le sujet de fond, qui est le passage de l'adolescence à l'âge adulte, a déjà été maintes fois traité au cinéma, il n'en reste pas moins que le premier film de la photographe-scénariste-réalisatrice Becca Gleason est un véritable bonbon acidulé à l'arrière-goût savoureusement pimenté.
Pour Jamie, 16 ans, la vie n'est pas facile tous les jours. Aux difficultés classiques de l'adolescence s'ajoutent les confessions, sur son lit de mort, de sa grand-mère qui révèle des secrets sur tous les membres de sa famille. Et son dernier conseil porte sur l'importance de savoir parfaitement prodiguer une fellation. Perturbée, Jamie entame ses vacances d'été en tombant sous le charme d'un jeune diacre fin prêt (ou presque) pour sa future ordination…
Si le début du film use d'un ton digne d'un scénario signé par Diablo Cody, l'œuvre se dirige peu à peu vers une forme de spleen adolescent que n'aurait certainement pas renié John Hughes. En l'état, sous ses aspects de teen comédie traditionnelle, Becca Gleason aborde des thèmes littéralement essentiels lorsque l'on est une jeune femme de 16 ans en pleine croissance hormonale. Les secrets familiaux, la sexualité, les sentiments, les désirs, les différentes religions ou encore la quête de soi sont ainsi traités ici avec bien plus de pertinence que dans la plupart des teen movies de ces 40 dernières années.
Toute la famille de Jamie (cette dernière étant superbement incarnée par Joey King) se voit ébranlée par les révélations ante-mortems de la matriarche, véritable punk dans l'âme ou farceuse invétérée ayant décidé de créer un sacré boxon au sein d'une fratrie trop sage. En demandant conseil au prêtre de l’église du quartier, Jamie rencontre Luke (Jack Kilmer, excellent), un jeune séminariste séduisant pour lequel elle a une attirance immédiate. L'être visiblement parfait pour s'initier à la fellation selon les recommandations de la défunte grand-mère et de l'amie lycéenne pseudo-libérée Emily (Kelly Lamor Wilson, parfaite). Si le sujet peut sembler trivial au premier abord, il prête simplement main-forte aux difficultés émotionnelles adolescentes sous le ton de la comédie sans sombrer une seule seconde dans les stéréotypes graveleux d'American Pie ou ceux à l'eau de rose sirupeuse des productions Netflix.
Malgré toutes les maladresses d'une première œuvre, Summer '03 conte avant tout les mésaventures adolescentes de son auteure avec sincérité et justesse. Très loin du classicisme qui a malheureusement fondé sa fantaisiste réputation.
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le 1 févr. 2025
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