Summer Wars par DocElincia
Parfois on flâne sur le web. En adepte de la procrastination on vogue de vidéos en images, de réseaux communautaires en sites de critiques. Parfois on prête une oreille particulièrement attentive à ce que peut dire un inconnu, on suit même de temps à autres ses conseils. Parfois ils sont avisés, d'autres fois on regrette de s'être fait berner. Mais jamais on ne pense à remettre en cause les vertus de partage du support, ce nerf ultra-solide, presque indéfectible qui rythme la vie du net comme les pulsations font battre le cœur.
Summer Wars ose faire le parallèle avec la famille. Il le fait tout simplement parce qu'il est convaincu, au plus profond de lui, que l'analogie se tient. Même s'il prend la peine d'avertir des dangers d'un réseau mondial supra-centralisé et des éventuelles conséquences désastreuses, ce n'est que pour mieux faire le balancier et rappeler que dans la famille également, tout est fondé sur le partage, mais que l'équilibre est nécessaire entre chaque membre. Au final cette dualité permanente dans l'analyse permet de faire éclater un constat particulièrement vrai, que beaucoup côtoient pourtant au quotidien.
Dans cette histoire touchante et naïve sur une toile de fond résolument geek, la confrontation des mondes, des époques et des traditions se fait d'une manière si souple, si harmonieuse, qu'il semble que les fractures générationnelles ne soient plus qu'un mauvais souvenir. La relation entre le couple de héros se révèle au final assez pudique et intimiste, et n'en fait ni trop peu, ni pas assez, afin de se rapprocher d'un romantisme adolescent plutôt touchant. En bref, c'est fluide, c'est rythmé, et l'animation est parfaite. Sans parler de la patte graphique qui m'a rendu littéralement amoureux dés les premiers plans.
Puis en sortant du film, on fait un rapide bilan et on s'étonne. On s'étonne qu'en un petit peu moins de deux heures, Summer Wars ait réussi à cumuler de nombreuses thématiques comme la mort, la famille ou le partage, mais qui n'en sont pas moins bien traitées. On retrouve cette étonnante pluralité dans la foultitude d'archétypes qu'incarnent plus ou moins chacun des nombreux personnages. Ce qui ne les rend pas pour autant plus impersonnels ; non. Il s'agit bien là d'un moyen de s'identifier et conséquemment de s'immerger facilement dans ce magnifique conte, moderne et généreux, mais qui paradoxalement, semble quelques fois provenir des temps anciens.