Film de Mamoru Hosoda, réalisateur récemment découvert via Les Enfants Loups (criante déception), Summer Wars est d'un classicisme consommé dans son scénario et ses personnages, avec une cible bien identifiée : l'adolescent collégien / Lycéen tendance otaku.
On a donc le jeune héros timide surdoué en maths, la fille populaire du lycée, le champion gamer de l'extrême cloitré dans sa chambre, une génération de parents qui ne comprend pas ce qui se passe... Je ne vais pas faire toute la liste, faites moi confiance, ils y sont tous.
L'histoire s'ouvre sur une présentation du réseau social OZ, pot-pourri de tout ce qui se fait aujourd'hui (Facebook, Amazon, Habbo, etc). Espace de jeu, de rencontres, d'échanges, de travail, OZ est partout, à ce point bien implanté au niveau de la population mondiale qu'avoir un compte OZ est devenu nécessaire pour s'authentifier dans son quotidien de la vie réelle.
Rapidement cependant, on découvre notre héros, Kenji, embauché par la mignonette Natuski pour l'aider à transporter des paquets chez elle, à Nagano, à l'occasion de l'anniversaire de sa grand mère... Ô surprise, le voilà embarqué dans une fête de famille de quatre jours, fête perturbée par l'arrivée d'un hacker sur OZ qui fait dérailler la planète entière.
Sur la forme, la superposition animation traditionnelle pour les scènes de vie réelle / images de synthèse pour les scènes dans OZ est bien fichue, l'ensemble est fluide et plutôt joli à regarder. La musique, sans être transcendante, fait le boulot et accompagne bien l'ensemble.
Le scénario, comme stipulé en préambule, reste désespéremment classique, perclus d'archétypes, tendances stéréotypes affirmés. Plus on avance dans l'histoire, plus l'univers de OZ tourne au grand n'importe quoi avec un final qui m'a rappelé une invocation de chimère VS Boss de fin de Final Fantasy X.
Ce qui ressort de Summer Wars, c'est que finalement, autant Mamoru Hosoda fait son travail pour raconter cette histoire de réseau social qui déraille, autant il apporte un soin tout particulier aux scènes de vie quotidienne de cette famille en fête, ce clan du fond des âges survivant à cet âge moderne, exhibant ses armures de samouraïs et ses tablées gargantuesques. Tout comme dans Les enfants-loups, Mamoru Hosoda fait l'éloge d'un Japon traditionnel qui recule inexorablement.
Visuellement accrocheur, scénaristiquement moyen, Summer Wars manque à mon sens cruellement de profondeur pour toute personne qui a dépassé l'âge de la puberté.