Summer Wars par Dr_Chikenman
Summer Wars.
Un film sympatoche pour tout un tas de raisons, et à la fois crispant pour à peu près les mêmes raisons.
Kenji, un jeune lycéen surdoué en mathématiques, prend pour job d'été avec l'un de ses potes un poste de maintenance dans le gigantesque univers virtuel OZ, genre de mix entre Second Life, Facebook et Cdiscount, où il est possible d'à peu près tout faire. Une de ses camarades d'école, la jolie Natsuki -dont il est amoureux évidemment-, lui propose de l'accompagner à un repas familial sous le prétexte de lui filer un coup de main. En réalité, il va se retrouver à devoir jouer les fiancés pour que Natsuki fasse bonne figure devant sa grand-mère dont c'est l'anniversaire.
Pendant ces pérégrinations, un hacker va faire trembler l'univers de OZ. Le problème étant que ce réseau virtuel a une telle importance qu'elle va avoir des conséquences directes sur la vie de tous les jours...
Summer Wars, c'est avant tout l'incarnation de tous les fantasmes de quiconque a été élevé dans la culture geek et manga. De l'idylle secrète entre un otaku surdoué qui n'ose pas se déclarer à la fille la plus populaire du lycée, en passant par le nolife qui incarne au sein d'un univers virtuel le personnage le plus classe du monde, ainsi que le gros méchant que personne ne peut stopper, sauf la combinaison amitié/réconciliation/génie des maths/solidarité mondiale qui a déjà dû faire ses preuves un paquet de fois auparavant.
C'est alors qu'on est tiraillé : oui, c'est hyper cliché à bien des niveaux, oui, la relation entre Kenji et Natsuki a déjà été faite trouze mille fois, oui, on a droit à un génie des arts martiaux qui en fait est un génie juste sur son clavier mais quand même au final il a trop la classe, oui, on nous rabâche le syndrome DBZ à base de "TENAIENT VOICI TOUTE MA PUISSANCE" dans un combat final épique façon cartes Magic, oui, on nous refait le coup du mec rejeté d'un cercle puis finalement accepté "parce que quand même il est bien ce petit, et puis c'est le seul qui peut nous sauver".
Mais au final, ce condensé de clichés fonctionne bien et nous oblige à nous retrouver avec un sourire accroché aux lèvres pendant toute la projection du film, justement parce qu'il fait appel à un bon nombre de nos références les plus cultes en terme d'animation japonaise, de façon si assumée qu'elle en deviendrait presque outrancière.
La dose d'héroïsme est donc présente, tout comme l'est celle d'humour, d'amour et de niaiserie propres à ce style d'histoire.
Summer Wars n'invente rien, il se contente de prendre place dans un contexte moderne plutôt actuel, et multiplie les références pour que son public prenne facilement son pied.
Au final la formule est facile, mais elle a le mérite d'être plutôt efficace. On ne ressort pas de la projection en se disant qu'on vient d'assister à un moment culte de l'animation japonaise qui va laisser sa trace dans le domaine, mais on est tout de même satisfait car repu de tous ces moments de bravoure.
En ce qui concerne l'aspect technique du film, c'est globalement très bon. Si l'animation n'est pas nécessairement meilleure ni pire qu'une autre dans les scènes "calmes", l'utilisation de l'image de synthèse dans les passages qui se situent dans l'univers de OZ est clairement excellente, et ne se traduit jamais par une sensation de décalage qui pouvait paraître encore dérangeante il y a quelques années dans les films d'animation japonaise utilisant le même procédé (comme les Ghost In The Shell, par exemple). De très nets progrès ont été fait à ce niveau, et contribuent clairement à la dimension épique de beaucoup de scènes d'action.
Au final, il s'agit d'un film sympathique qui se laisse regarder très agréablement même s'il n'invente pas la poudre.
A aller voir avec des amis otakus.