Après la bonne surprise qu'avait été La Traversée du temps, je voulais en découvrir un peu plus sur Mamoru Hosoda. Son dernier film, Summer Wars, s'avère être un excellent choix, puisque le cinéaste propose une oeuvre riche aussi bien sur le fond et sur la forme.
Sur la forme premièrement, on est très agréablement surpris par les dessins haut en couleur. Entre l'animation nettement plus futuriste et à l'aspect numérique du monde d'Oz contraste les couleurs plus traditionnelles de la vieille habitation du clan Jinnouchi, famille au passé chargé d'une histoire très riche, ayant connu de nombreux combats dans les siècles précédents.
La force de Hosoda est aussi d'utiliser un scénario remarquablement bien écrit par Satoko Okudera (pourtant scénariste du très pauvre Kaidan de Hideo Nakata). Tout d'abord, il y a cet habile croisement entre société moderne et société aux vieilles traditions. Le passé et le présent s'entremêlent de manière intelligente et il ne sera pas possible de combattre le présent sans s'appuyer sur le passé et sur ce qui s'est construit. Et en cela, l'esprit de famille du clan Jinnouchi est incroyablement établi.
Ensuite, il y a cette incroyable dépendance de notre monde moderne à l'informatique, un monde aux possibilités incroyables qui permet un élan de solidarité remarquable dans l'animé, mais qui propose évidemment les dérives. Sur ce sujet, on est très proche de ce que fait Mamoru Oshii dans Avalon.
De plus, chaque personnage apporte sa pierre à l'édifice comme pour démontrer encore un peu plus cet esprit important de famille et de solidarité.
Hosoda à travers ce film propose donc un sujet très contemporain tout en s'appuyant des valeurs ancestrales japonaises. Un véritable régal et preuve en, une fois de plus, que l'animation japonaise ne se résume pas à Miyazaki. Et Hosoda, un cinéaste qui gagne en maturité. Vivement la suite.