Un pied dans le réel et un doigt dans le virtuel, cette production du studio Mad House relate les déboires d’un étudiant timide et fort en maths contraint de jouer, le temps d’un été à la campagne, les petits copains de la jeune et jolie héritière d’une vieille famille nippone. Côté face, c’est une douce romance estivale doublée d’une chronique familiale complexe, pleine de tendresse, d'éclats et de non-dits ; côté pile, le récit haut en couleurs de l’attaque d’un réseau social par une intelligence artificielle anarchiste, sorte de Joker 3.0. L'idée de communauté - d'une communauté sous tension, obligée de se serrer les coudes, de resserrer les rangs face à l'adversité - sert de liant, de passerelle entre les deux univers. Film aux contrastes surprenants, foisonnant mais extrêmement lisible, aussi efficace dans la bluette que dans le gag, avec des scènes de repas alléchantes, des flashbacks qui serrent le coeur, des bastons pleines de punch, il réconcilie en nous le geek et le coeur d'artichaut et confirme la supériorité du cinéma asiatique dans le mélange des tons. Ce n’est plus du cinéma, c’est de l’alchimie. Summer Wars est un film que l'on chérira longtemps, comme un ami proche ou un souvenir d'été.
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