Summer Wars
7.1
Summer Wars

Long-métrage d'animation de Mamoru Hosoda (2009)

Dans un avenir proche, il existe une plate-forme internet qui serait un regroupement entre FaceBook, Caisse d'Epargne.fr, IMDb, Street Fighter IV, iTunes Store, Meetic, Runescape, et Senscritique. Le tout s'appelle " OZ ". Tout le monde a un avatar dedans et vit au gré des impulsions électroniques du site.

Sans transition, le jeune Kenji est invité par la jolie Natsuki dans la villa de campagne de sa mamie pour le quatre-vingt-dixième anniversaire de celle-ci. Il est loin de se douter qu'en fait il doit jouer le rôle du boyfriend pour la durée du séjour ! Il y rencontre une brochette de joyeux drilles : la famille nombreuse de Natsuki.

Au même moment, un virus informatique surpuissant auquel Kenji n'est pas étranger, frappe OZ et sème la panique dans le monde entier. Il appartient aux deux jeunes et à la famille de mettre fin aux agissements du virus.



Sur cette toile (!) Mamoru Hosoda va peindre la fable sociale la plus originale de ces dernières années.
Tout d'abord parce que son film se situe à la croisée de chemins en apparence inconciliables : Paprika de Satoshi Kon, et les films de Yasujiro Ozu.

En général quand je dis ça à quelqu'un qui n'a pas vu le film, on me regarde avec des yeux tout ronds genre "WTF??" tant ça parait saugrenu. Et pourtant le cyberpunk le plus débridé made in Studio MadHouse côtoie de longs plans fixes sur une vieillarde pleine de sagesse qui vous scrutent de ses petits yeux malicieux. Et les grandes valeurs familiales et rurales n'oublient pas de vivre avec leur temps, malgré une nostalgie un peu fofolle de grands combats médiévaux.



Summer Wars est à mourir de rire. La scène devant la grand-mère où Kenji doit jurer de prendre soin de Natsuki toute sa vie ou encore celle où Natsuki présente la trentaine de membres de sa famille en dix secondes témoigne d'une grande précision dans la mise-en-scène ( d'autant qu'au terme des aventures, on les connaît vraiment tous ! ).
Les repas sont réjouissants et les combats dans le cyberspace virtuoses. L'affrontement final, au Hanafuda virtuel est emblématique de cette apparente dichotomie tradition/internet qui devient caduque...

Les rebondissements sont légion et la morale finale complètement géniale.


Le plus souvent, quand un film montre une utilisation excessive de l'informatique, c'est pour mettre en garde ( Terminator, Brazil... ) " Attention ! On perd notre humanité ! blah blah blah... "

Or, pour Mamoru, il n'en est rien !



Le film finit par démontrer que quelque soit notre attachement ( ici quasi-maladif ) à une plate-forme internet, nos réactions et solutions à un grave problème sont les mêmes : on met nos différents de côté et on s'entraide pour surmonter les obstacles. Que se soit un tremblement de terre, un tsunami ou un virus informatique, notre humanité ne sera jamais remise en cause. Dans le final du film, la menace se fait physique ( un satellite en chute libre menace de tout péter ! ) mais c'est malgré tout à l'informatique que la famille doit son salut.



Un constat vraiment original, et intelligemment réalisé

mikeopuvty
9
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes 2010 - TOP 10, Les Films de ma DVDthèque, Les Films de ma BluRaythèque et TOP 30 des années 2010

Créée

le 1 oct. 2011

Critique lue 478 fois

5 j'aime

Mike Öpuvty

Écrit par

Critique lue 478 fois

5

D'autres avis sur Summer Wars

Summer Wars
Hypérion
6

Déconseillé aux plus de 17 ans

Film de Mamoru Hosoda, réalisateur récemment découvert via Les Enfants Loups (criante déception), Summer Wars est d'un classicisme consommé dans son scénario et ses personnages, avec une cible bien...

le 6 sept. 2012

52 j'aime

18

Summer Wars
Dr_Chikenman
6

Critique de Summer Wars par Dr_Chikenman

Summer Wars. Un film sympatoche pour tout un tas de raisons, et à la fois crispant pour à peu près les mêmes raisons. Kenji, un jeune lycéen surdoué en mathématiques, prend pour job d'été avec l'un...

le 19 déc. 2010

41 j'aime

4

Summer Wars
SanFelice
8

Love Machine

En lisant quelques critiques par-ci par-là, je me suis rendu compte que ce film a été, au mieux, accepté avec réserves, voire même rejeté avec déception. ben moi, je l'ai bien aimé. J'ai passé 1h50...

le 12 févr. 2013

40 j'aime

8

Du même critique

Super Size Me
mikeopuvty
2

Démonstration par l'absurde.

Super Soy Me : Morgan Spurlock passe deux mois à ne manger que des nouilles sauce soja. Il prend quinze kilos, mais on lui enlève un rein, donc au total seulement 14k850g... King Size Me : Morgan...

le 26 oct. 2012

254 j'aime

87

Hercule
mikeopuvty
3

HAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAARGGHHHH !!!!

" SI VOUS VIVEZ A LA FIN DU COMBAT ALORS C'EST GAGNE !! AAAAAAAAAAAAAAAAAAHH !!! " " BUVEZ SOUS PEINE D'AVOIR SOIF !!!! HAAAAAAAAAAAAAAAAAAA !!!!!! " " QUAND NOUS AURONS GRAVI CES MARCHES NOUS SERONS...

le 27 août 2014

223 j'aime

29

Pourquoi j'ai pas mangé mon père
mikeopuvty
1

La Bouse de Jamel

On sait qu'une comédie est embarrassante quand les moments comiques provoquent des soupirs gênés, et les scènes de mystère ou épiques des éclats de rire... Pourquoi j'ai pas mangé mon père est de ces...

le 10 avr. 2015

207 j'aime

22