Un film trop méconnu de Danny Boyle

Lorsque Danny Boyle fait un détour par la SF, ça donne Sunshine. C'est un excellent film du genre, bien trop peu connu à mon avis.
L'histoire se déroule dans un futur proche où le Soleil se meurt lentement. Une ultime tentative pour sauver la Terre réside dans le projet Icarus : envoyer un vaisseau équipé d'une bombe vers le Soleil pour le relancer. La première tentative, Icarus I, ayant échoué, nous suivons les aventures de l'équipage d'Icarus II alors qu'ils s'approchent lentement de l'astre, attachés au dos d'une bombe de la taille de l'île de Manhattan.
Le pitch de base est assez bancale : s'il est connu que le Soleil finira par s'éteindre, ça n'arrivera pas avant 4.5 milliards d'années. Et, même si cela arrivait demain, une bombe aussi "petite" que celle transportée par l'équipe d'Icarus II n'aurait aucun effet. Et même si c'était possible, pourquoi envoyer des astronautes avec la bombe ? Un simple missile serait beaucoup plus facile à envoyer. Outre ces aspects quelque peu bancales, le film reste parfaitement cohérent dans son propre univers, et c'est tout ce qui compte.
Danny Boyle a bénéficié d'un conseiller scientifique lors du tournage, et on le sent au visionnage. Si quelques aspects restent scientifiquement incohérents (comme la présence de son dans le vide de l'espace), ce sont des choix de réalisation pour respecter les codes cinématographiques du genre (il y a du son dans l'espace dans beaucoup de films de SF). Les discussions entre scientifiques sont très compréhensibles, sans toutefois trop prendre le spectateur par la main.
Si le film souffre de quelques longueurs au début, il devient ensuite captivant. Les personnages ont tous une personnalité bien développée. D'ailleurs les acteurs sont tous issus de nationalités différentes afin de représenter la réalité d'un groupe d'astronautes. Le film est riche en rebondissements et en scènes d'actions tout en cressendo très prenantes. La musique y est pour beaucoup : composée par John Murphy (à qui on doit le thème de 28 days later), elle nous transporte.
On pourrait peut-être regretter la fin du film, qui se transforme un peu en slasher. C'est une légère baisse de niveau en comparaison des trois premiers quarts. Mais le final retrouve cette dimension poétique et reste parfait.
En bref, c'est un excellent film de SF, qui mériterait beaucoup plus de reconnaissance.